L'histoire :
Ulysse et Lou sont deux enfants pleins de vie et des contradictions de leur âge. Quand ils se chamaillent et que maman s’en mêle, ils se liguent contre elle. Lorsque Lou est triste qu’Ulysse est trop sage et qu’Ulysse se fait « gronder » pour de faux par papa, c’est Ulysse qui pleure. Quand papa coupe les cheveux, Lou veut bien qu’il lui coupe le zizi. Devenu fille, son père ne lui raserait plus les cheveux… Les deux frangins s’accompagnent faire caca ou délivrent à leurs parents des réparties dignes d’un Audiard. La vie quotidienne d’un papa est remplie de ces petites folies, mais il ne s’en contente pas puisqu’il décide d’entrer en contact avec sa grand-mère décédée. Grand-mère avec qui il avait toujours été spécialement connecté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouveau nom, nouveau style, Fabrice « Défontaines » (alias Fabrice Tarrin) prend un nouvel essor, démarre une nouvelle vie avec ce Paranormalement, dans la collection Shampooing un peu barrée, dirigée par Trondheim chez Delcourt. Barré, le scénario l’est, et on ne comprend pas toujours le pourquoi de ce récit qui ne choisit pas entre la chronique sociale dans un cadre urbain, qui cherche sa place dans le cosmos, et la série de gags tendres et lumineux apportée par les saillies d’enfants. Le thème n’est pas clair, le propos pas toujours abouti. Les remarques des enfants, les relations avec le père sont souvent tendres et drôles, même si Défontaines n’arrive pas vraiment à créer une identité comique à ses personnages, comme ont su le faire Alexis Dormal et Dominique Roques avec Pico Bogue. Ce mélange des genres nuit à la clarté de son album, même si le sujet du paranormal aurait probablement été beaucoup trop mou pour tenir le lecteur en haleine pendant tout un livre. Sur le fond, ce n’est donc pas très abouti. La forme est aussi « in progress », puisque les personnages ne sont pas vraiment toujours identifiables, surtout les enfants. L’identité visuelle cette fois-ci est encore un peu floue, même si les humains ont une vraie mobilité et les paysages une belle présence (lorsqu’il y en a). Pas de quoi faire de Paranormalement une grande réussite, mais certainement pas un échec non plus.