L'histoire :
Fin des années 70. Le jeune Fred Neihardt est entre l'enfance et l'adolescence : entre Casimir, les Playmobils® et le mystérieux et sulfureux Le couple et l'amour, ouvrage indispensable à toute auto-éducation… C’est l'époque des premières montres à quartz, des verts de Saint-Etienne et de la calculatrice TI 30. Le jeune Frédéric fait la découverte de ces petits mystères auxquels tout jeune homme de son âge est confronté. Les filles, d'abord : son correspondant allemand Karl-Heinz découpe méticuleuse les photos de seins. Le sexe, bien sûr, en théorie et en rêve du moins. Enfin, les copains avec qui il collectionne les aventures inoubliables à la décharge ou à la réserve EDF du coin, à la recherche d'un coin secret vraiment à eux. Avec les copains, il fait des bombes maison avec de bons gros pétards mammouth mais découvre aussi les cigarettes. Néanmoins, un évènement tragique se déroule au milieu de cet album au ton par ailleurs léger : un enfant trisomique, mis au défi, tombe d'une fenêtre et meurt sur le coup. Cet évènement nous rappelle la cruauté et la lâcheté des enfants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Shampooing dirigée par Lewis Trondheim offre aujourd’hui dans la même verve humoristique et zoomorphique que les Petits riens, une version papier à une série parue initialement sur le blog http://www.fleurblog.com/. Son auteur, Fred Neidhardt, personnage polémique et varié, porte plusieurs casquettes. La plus connue est sûrement maintenant celle d'imposteur télévisuel (cf. son récent coup d’éclat réussi dans une émission de Delarue). Celle de scénariste de bande dessinée lui convient très bien aussi. Dans cet album petit format en bichromie, il n'oublie pas son coté provocateur. Il joue ainsi à un jeu subtil, avec l'épisode de la mort de son ami Pierre-Alexandre. Il profite essentiellement de sa liberté d'auteur pour nous porter sur une vague nostalgique et autobiographique des 70’s dans laquelle baigne le reste du livre. Ce faisant, il nous délivre un album loin de la guerre des boutons, à laquelle une chronique de ce type aurait pu ressembler. Ce choix scénaristique délibéré, qui étonne dans un récit prétendu autobiographique, donne tout son intérêt à cet album qui n'hésite cependant pas à ressortir, à bon escient, les clichés usuels. Voilà un album qui touchera assurément son public, il mérite la lecture.