L'histoire :
Elles sont cinq, les sœurs Verdelaine… Parfois, Enid la benjamine, presque dix ans, se dit qu’elle aimerait bien en avoir uniquement deux. Ce serait peut-être moins compliqué. Impossible, néanmoins, de savoir de qui elle pourrait se séparer vraiment… Depuis la mort accidentelle de leurs parents, elles vivent toutes les cinq, seules, à la Vill’Hervé, la vieille bâtisse immense et craquante qui surplombe l’océan juste « au bout du bout » de l’impasse de l’Atlantique. C’est Charlie, l’ainée, 23 ans, qui mène la maisonnée, aidée par Geneviève qui se charge de l’intendance et des petits plats. Il y a aussi Hortense, la secrète et Bettina, la chipie, qui passe des heures à se pomponner. Sans que l’une ou l’autre ne l’ait jamais révélé, la plupart d’entre elles s’entretient régulièrement avec Fred et Lucie, les fantômes de leurs parents, toujours habiles à les conseiller. Il y a aussi la vielle tante Lucrèce, la cotutrice légale acariâtre, chargée de veiller à distance sur ses nièces. Enfin, Basile, le fiancé de Charlie, un médecin sympa, qui rêve de l’épouser bientôt. En somme, un véritable petit clan, qui s’agite aussi facilement qu’il s’aime. Une petite tribu, bientôt doublement perturbée. L’arrivée de la gentille Colombe, hébergée pour quelques jours et la chute du vieux sycomore pendant une tempête, éveillent en effet jalousie et intrigue de fantôme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s’être savoureusement baladée dans l’univers des sœurs Verdelaine, Cati Baur avait depuis longtemps très envie de les dessiner. Aussi, sur la pointe des pieds, pas certaine de faire mouche, s’est-elle aventurée à demander à l’auteure des quatre romans qui mettent en scène cette petite tribu, de tenter le jeu de l’adaptation. Sans se faire prier, Malika Ferdjoukh, s’est donc rendue complice de cette mise en images plutôt réussie et capable de transmettre impeccablement l’atmosphère pétillante, drôle, tendre et émouvante de la saga. Comme pour l’œuvre originale, la série est prévue en quatre tomes. Chacun des opus se chargera de mettre en avant l’une des frangines (qui sont cinq, en réalité) aux caractères si proches et différents à la fois. L’ouverture est ici confiée à Enid, la benjamine du clan, en un récit permettant de faire les présentations, de ciseler les caractères et de distiller plusieurs petites intrigues (le fantôme du puits, les rivalités amoureuses, la boxe en secret…) permettant de corseter l’ensemble habilement. Outre les cinq orphelines, les seconds rôles tirent très justement leur épingles du jeu : Basile, le médecin amoureux de Charlie ; la vieille tantine ; la DBB (la division bête et méchante) ; la Vill’Hervé (la vieille bâtisse est quasi un personnage à part entière) ; Colombe la pensionnaire de passage et même les fantômes des parents prématurément décédés scellent définitivement notre adhésion. Le dessin de Cati Baur emballe très correctement l’ouvrage en une parfaite transmission de l’atmosphère, des ambiances et en prenant le soin du détail bien senti. A suivre incontestablement. Particulièrement recommandé aux filles 12-16 et plus si affinités…