L'histoire :
Dans la petite ville de Shadow Hills vivaient deux sœurs : Dana et Anne. Lorsqu’elles n’étaient encore que des enfants, Dana disparut sans laisser de trace. Elle s’évapora dans la nature après avoir fait la rencontre d’un enfant mutique et perdu nommé K. Les années passèrent et Anne, inconsolable, continua son petit bout de chemin seule, dans une ambiance triste et morose… Une fois adulte, Anne est devenue serveuse dans un petit café de Shadow Hills. Alors que les jours se suivent et se ressemblent, un événement pour le moins particulier vient secouer la tranquillité toute relative du patelin. Après une nuit de débauche, un jeune garçon ne parvient pas à retrouver sa sœur. Après une longue recherche, il parvient finalement à la retrouver, mais dans un état pour le moins préoccupant… La pauvresse est entièrement recouverte d’un liquide noir impossible à retirer. C’est le début d’une longue quête pour la vérité, et nos protagonistes auront fort à faire pour lever le voile sur le terrifiant mystère entourant la matière noire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénariste et dessinateur, Sean Ford livre avec Shadow Hills un thriller fantastique fort efficace bien qu’un brin complexe à suivre par moment. L’histoire, telle que décrite précédemment, offre de bons moments de terreur avec la prolifération de cette étrange matière noire qui infecte un à un tous les habitants du patelin. Le stress, l’angoisse et l’inquiétude des personnages est palpable, et nous, lecteurs, sommes emportés dans ce mystère. Mais là où l’écriture pêche quelque peu, c'est au niveau des allers-retours entre les différents moments de la vie de la jeune Dana. Son errance est essentielle à la compréhension globale de l’histoire, or le tout semble parfois chaotique dans la compréhension, mais également dans la résolution. Toutefois le scénario possède assez de force pour passer outre ces quelques faiblesses. Les genres utilisés sont bien dosés entre fantastique, horreur, science-fiction et une touche d’ésotérisme. C’est peut être sur le plan graphique que nous pourrions être le plus rebuté. Les formes sont en soit reconnaissables, mais elles manquent d’un je ne sais quoi pour vraiment coller à l’ambiance que le scénariste accole à son histoire. Certaines doubles pages utilisées lors des déambulations dans le passé sont efficaces, il en va de même pour les personnes possédées par la matière noire. Mais dans sa globalité, le dessin peine à convaincre. De manière générale, Shadow Hills est une pioche plutôt sympathique pour les lecteurs en manque de récit fantastiques soft. Pour les autres, le récit ne semble pas oser emprunter entièrement certains chemins qui aurait pu faire du roman graphique une réelle bonne surprise.