L'histoire :
1803. Shandy Ratcliffe est un gentilhomme anglais en « voyage d’apprentissage » en France à l’époque du premier empire naissant. En quête d’aventures, il se laisse entraîner dans une expérience bien insolite. Il entreprend, de nuit, en compagnie de quelques membres de l’aristocratie, une curieuse chasse aux trésors. Après avoir déposé argent et chaussures au cœur d’une ruine romaine, ils descendent dans un jardin pour se laisser conter, par un prétendu prêtre, une histoire de fantôme. Un superbe spectre féminin fait alors son apparition et ôte ses vêtements. Une fois le strip-tease terminé, ils découvrent que, bien entendu, leurs bourses ont disparu. Plutôt enchantés par cette escroquerie égrillarde, les bourgeois récidivent volontiers le lendemain soir… lorsque les forces de police interviennent. A leur tête, Adalbert Dorigo traque le complot royaliste ! Shandy s’enfuit alors en compagnie du prétendu spectre, en qui il reconnaît subitement Agnès, une jeune femme de bonne famille dont il était tombé amoureux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario de ce thriller historique, emprunt de littérature romantique, est concocté par Matz, à qui on doit déjà l’excellente série Le tueur. Programmée pour s’étendre en plusieurs épisodes indépendants, la série s’inscrit dans le respect de la réalité historique, à l’époque du premier empire. Elle nous entraîne à la suite d’un héros attachant et un peu ingénu, un gentleman anglais dont la soif d’aventures le pousse loin des salons parisiens. Au dessin, Dominique Bertail (L’enfer des Pelgram) alterne les cases très détaillées et d’autres beaucoup plus sommaires. Ces irrégularités se superposent avec des choix colorimétriques au mieux audacieux, au pire, discutables. Soit trop jaunes (le champ de blé p.30, la cascade ocre et verte p.22), soit bien glauques (le jardin p.14), ses planches sont maltraitées par de grands coups de gribouillages douteux ou de textures (le ciel tourmenté p.28). Cet usage informatique chaotique rend l’ensemble particulièrement incohérent. C’est dommage car l’époque napoléonienne lui offre l’occasion de faire évoluer les personnages dans de sublimes décors (l’hôtel de ville de Paris, l’intérieur d’un château). Heureusement, cela n’altère en rien le rythme de ce premier tome, palpitant, dont la découverte augure d’une suite prometteuse.