L'histoire :
Détrousseuse de cadavres, Moussaka chantonne sur un chemin : « C’est moi Moussaka, j’ai de jolis yeux, si tu me manges pas, tu seras malheureux ». Sitôt chanté, dans un éclair strident apparaît maître Wang, un chinois élastique féru d’arts martiaux. Un enchaînement de mouvements de sabre plus tard, et Moussaka se retrouve découpée en rondelles au bord du chemin. Maître Wang accède à sa requête : il se met à la manger. Oui, mais voilà, être mangé, c’est sa tactique à Moussaka, car elle n’est pas comestible. Pire : elle est empoisonnée ! C’est ainsi qu’elle détrousse les cadavres de ceux qui l’ont (partiellement) mangée. Infect, le morceau de Moussaka mastiqué par maître Wang est aussitôt recraché aux corbeaux. Comprenant sa méprise, maître Wang use de ses pouvoirs magiques et recolle tous les morceaux de Moussaka. Tous… sauf un, en train d’être sauvagement picoré par les corbeaux. Moussaka se retrouve donc avec un trou un milieu du bide. Un sacré trou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Holy Hole (littéralement « sacré trou »), titre de ce premier tome, sert donc les aventures déjantées d’une héroïne qui ne ressemble à rien. Moussaka est passée à la moulinette d’un David Chauvel qui a mis de côté ses scénarios sérieux (Ce qui est à nous, Quaterback, Les enragés, Nuit noire, Arthur…). Ça aurait aussi bien pu s’appeler Chili con Ninja ou Kung-fu Lasagnes, tant l’univers de ces aventures est chaotique et sans réelle cohésion. C’est un peu le problème de cette nouvelle série qui ne sert pas à grand-chose… Cette suite de péripéties est tellement incohérente et part tellement en vrille, qu’à force, on survole les bulles en contemplant le dessin talentueux de Cyril Pedrosa. Tantôt l’humour second degré fonctionne (le grizzly qui bouffe les scouts ; le shérif dans son bain parfumé, bichonné par ses guerriers massaï ; le redoutable bandit Vermouth le poussin qui appelle le gamin à la manière de…). Tantôt, il manque cruellement d’inspiration (le bêtisier final, plagié sur ceux de Pixar, l’humour en moins). Dans le genre d’univers westerno-déjanté, mieux vaut relire Banana fight.