L'histoire :
Ce recueil se compose de 17 historiettes érotiques :
Sex Phone : Trois heures du matin, un coup de fil tire Chiara de son lit. Elle reconnait la voix de son mec, Gianni. C’est juste pour lui dire combien elle lui manque, qu’il a envie d’elle… et qu’il se touche désormais en écoutant sa voix. Chiara a sommeil, elle lui dit qu’elle a envie de retourner se coucher. Mais Gianni insiste et glisse vers une séance d’amour par téléphone. Il lui demande de se toucher, elle aussi, de lui raconter une séance cochonne fictive… Chiara s’exécute à contrecœur. Elle est épuisée, mais elle va jusqu’au bout, jusqu’à ce que son amant téléphonique raccroche immédiatement après avoir joui. Quel égoïste ! Au petit matin, elle se réveille chafouin. Un nouveau coup de fil de Gianni lui fait alors comprendre que ce n’était pas lui qu’elle a eu au téléphone dans la nuit…
L’île de Capraia : Un couple s’installe dans une petite crique littorale rocailleuse déserte, sur un site ponctué de grottes. Ils se déshabillent intégralement pour faire bronzette… mais étant donné qu’ils sont seuls, ils en profitent pour faire l’amour. Puis ils se baignent. Quand ils sortent de l’eau, un type se présente à eux avec une pellicule photo. Il a surpris un photographe voyeur et lui a ponctionné son trophée pour préserver l’intimité de ce couple. Il détruit alors la pellicule en l’exposant à la lumière du jour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Erotix de Delcourt s’enrichit aujourd’hui de ce recueil de 17 historiettes érotiques « écrites et dessinées sur le fil de l’émotion par une pionnière de la bande dessinée italienne indépendante ». Initialement, Laura Scarpa a publié ces nouvelles dans les années 90 au sein du magazine italien Blue. Elles sont soi-disant toutes inspirées par des moments authentiquement vécus par elle ou ses ami(e)s. Un couple fait l’amour par téléphone, un autre fait ça sur une plage, un autre est excité par les lieux de culte, un puceau fantasme, une mère au foyer s’essaie au téléphone rose, une jeune femme découvre l’avantage des cucurbitacées, un jeune homme s’envoie en l’air avec une handicapée moteur… Les situations sont véritablement variées, les biais narratifs pour les aborder également, mais finalement tout reste très classique dans le registre. Le trait de dessin épais, en noir et blanc, s’accompagne d’un lavis gris ou en bichromie bleuté. On apprécie cependant la retenue toute féminine dans un genre sexuel qui se montre souvent plus gras et/ou exagéré et/ou voyeur lorsqu’il est pratiqué par des auteurs masculins. Comme pour souligner l’efficacité de la suggestion dans le registre, l’historiette la plus excitante est sans doute celle qui se déroule quasiment entièrement dans le noir (le dessin de Scarpa se limite donc aux contours des phylactères).