L'histoire :
Angelo et Jeanne ont monté une agence de généalogistes spécialisés dans la recherche de personnes dans le cadre des affaires de succession. Ce jour-là, ils se rendent à l’adresse parisienne indiquée par un notaire, maître Kramard, pour visiter l’appartement d’une vieille dame récemment décédée, Suzanne Godard. Cette veuve de 96 ans, morte dans son sommeil à sa maison de retraite, laisse derrière elle un appartement dont les charges sont payées depuis... 1942 ! Or effectivement, sitôt ont-ils pénétré dans cet appartement poussiéreux, qu’ils découvrent un taudis invraisemblable avec des babioles et des objets d’un autre âge, qui n’a pas sans doute été visité depuis plus d’un demi-siècle. Les généalogistes s’émerveillent, notamment d’une toile qu’ils expertisent comme étant un Kakowsky – ça vaut des millions ! Ils poursuivent la visite jusqu’à trouver un double fond dans une armoire normande. A l’intérieur, un escalier en bois les mène dans une pièce secrète, un semi-étage en entresol rempli de vieux bouquins et de photos. Jeanne repère alors une anomalie dans le plancher et en exhibe une caisse à biscuit remplie de photos. Leur enquête pour retrouver la filiation complète et alambiquée de Mme Godard prend alors une ampleur insoupçonnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les enquêtes de généalogie se situent dans un registre finalement très proche de celui des polars… à cela près qu’il n’y a ni crime, ni assassin, ni victime. C’est déjà ce principe de révélations de secrets enfouis au sein de familles composites qu’a utilisé Franck Giroud à travers sa série des Secrets (22 tomes en tout, dans les années 20000)… C’est encore ce twist là qu’utilisent le scénariste Fabien Grolleau et le dessinateur Nico Cado avec cette aventure complète mettant en scène un couple hétéroclite de généalogistes au service de successions notariales. Angelo et Jeanne étudient dans cet album un cas unique, mais particulièrement alambiqué. Une vieille dame décédée a en effet enfoui pas mal de ses vies antérieures, que nos héros mettent progressivement à jour au cours de l’enquête. Le récit dure 116 pages, avec pas mal de palabres, de flashbacks, de personnages, de digressions un peu inutiles aussi et un coefficient de spectacularité proche du néant… Mais elle reste pas moins accrocheuse pour qui apprécie le principe des enquêtes ou les focus sur les temporalités et les cultures différentes. Sur un dessin stylisé et régulier, ces investigations raviront les amateurs de brocantes et d’antiquaires.