L'histoire :
Sophie et Marcus se rencontrent, alors que Sophie peste sur les relations de couple. A l'époque, elle ne croit plus en l’amour. Ils se séduisent cependant et très vite, ils filent le parfait amour. C’est rapide, mais cette fois, elle en est sûre, parce qu’elle le sent : c’est le bon. Très vite, à sa demande, elle quitte tout pour le rejoindre à Paris. Mais au fil du temps et par moments, Marcus a un comportement étrange, voire effrayant. Il se met violemment en colère pour des futilités. Il lui ment, l’insulte. Il dit des choses incohérentes, dures et contradictoires… mais il l’aime, c’est sûr, puisqu’il n’arrête pas de le lui dire ! Sophie est amoureuse et, comme bien souvent, un brin naïve. Elle pardonne, se persuade que c’était la dernière crise et qu’il ne pense pas ce qu’il dit… jusqu’au jour où c’est la goutte d’eau, les tumultes de trop et la chute. Elle doute et se questionne. Cette relation « cannibale » l’a rendue vulnérable, dépendante et docile. Elle perd confiance en elle, la manipulation opère à merveille. Et si c’était de sa faute à elle ? Elle le provoque, peut-être ? Tous ces questionnements contribuent à la plonger dans une profonde solitude. Elle finit par prendre conscience que son comportement et ses changements d’humeur ne sont pas normaux. Elle ne mérite pas un tel traitement. Mais Marcus est tellement super le reste du temps... Et puis il brille en société, c’est le pote sympathique et cool. Elle ne serait pas crédible. Qui va la croire ? A force de souffrir et de se torturer l’esprit, elle comprend. La révélation tombe comme un couperet : Marcus est un manipulateur narcissique. Deux mots déjà flippants séparément, mais encore pires combinés ensemble...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sophie Lambda est une jeune illustratrice qui anime un blog depuis plusieurs années. Elle y gribouille et écrit sur sa vie de façon rigolote. Tant pis pour l’amour, album de presque 300 pages, est sa première BD. Elle nous y livre de façon intimiste une page de sa vie, un drame qu’elle a surmonté : sa relation nocive avec un pervers narcissique. Ce thème a déjà été abordé plusieurs fois en BD (cf. Carnation de Xavier Mussat ; ou Manipulator de Pierre Makyo). Son histoire, Sophie la raconte pourtant avec humour. Ironie du sort pour un sujet sociétal grave et tabou, qui a fait récemment parler certaines victimes. Dès les premières pages, on ressent pourtant de la légèreté. Elle utilise le ton de la dérision pour illustrer une question sérieuse, afin que le lecteur ne s’apitoie pas. Et plus on avance, plus on imagine les terribles moments que l'autrice a traversés. Le dessin léger et coloré est à l’image de son blog. Les émotions et l’atmosphère sont palpables, elle utilise des couleurs adaptées et la narration n’est pas toujours « bullée ». Ainsi on observe des pages entières dédiées à une situation. Sur ces pages, Sophie Lambda met en avant les moments forts où elle plane sur son nuage (les prémices de la vie de couple, quoi !) ou, a contrario, les moments de profonde détresse. Pour un premier ouvrage, ce récit confidence captivant nous confirme que tout est rose uniquement dans les fictions Le maître, en ce domaine, c’est celui qui (dé)tient la plume ! Cette autobiographie est un cri d’espoir, qui dénonce la puissance de la manipulation psychologique. Elle prouve qu’on peut survivre et forcément en sortir plus fort ! Sophie le crie, une écriture salvatrice… Dans son titre, on pourrait presque lire « Je suis vivante ! »