L'histoire :
La guerre fait rage entre les colons humains et différentes espèces indigènes et autochtones de la planète Terra Prime, où s’est échoué le vaisseau-monde terrien Victoria III. Les humains sont certes plus avancés technologiquement, mais leurs dissensions intestines et leur faible effectif les mettent dans une position critique. Les animosités belliqueuses existent cependant aussi entre les tribus. Après avoir accédé à un niveau supérieur de conscience au contact du minerai bleu (la pierre du héros), Elise Torov assiste d’ailleurs impuissante à un affrontement entre les brows et les kayas. Pendant ce temps, le docteur Arck débute une expérience très douloureuse sur Argus, afin de le transformer en une créature capable de vivre dans le vide cosmique et de s’affranchir de tout besoin primaire. Et au même moment, le docteur Horton et Diane découvrent la dernière abomination scientifique des trois sages : ils ont produit une armée de clones, tous formatés selon 3 apparences et trois formatages psychiques uniques. Ces derniers constituent une armée puissante car nombreuse et cohérente… et ils se considèrent déjà comme l’unique avenir possible de l’espèce humaine à la surface de la planète. Elise retrouve alors Tina, son fils Melvin prisonnier de la matière bleue et le robot E-Gen démentibulé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce quatrième opus, se referme une ambitieuse saga de science-fiction entièrement imaginée, scénarisée et mise en scène par Philippe Ogaki, grand fan du genre. L’auteur complet aura fourni un impressionnant boulot en un temps record (4 tomes d’une centaine de pages, publiés en 3 ans !). Sur la profusion d’intrigues et de concepts abordés, la plupart sont intéressants, mais l’ensemble manque cruellement d’équilibre narratif, s’établit sur des psychologies de persos sommaires, des raccourcis faciles… et se sera avéré très (très…) bavard. Cet épisode de conclusion ne faillit cependant pas à résoudre tous les évènements en cours, parallèles et nombreux… très nombreux. Mis bout à bout, l’ensemble s’avère pertinent et représente une réelle évasion dans des mondes de SF fascinants. Les paysages « exotiques », les décors ultra-technologiques, mais aussi les environnements éthérés (les incursions dans la pierre du héros) emporteront l’adhésion des lecteurs en quête de dépaysement. Les concepts abordés cernent les mutations artificielles humaines, les armées de clones, la confusion entre divinités et intelligences supérieures, le créationnisme, la classique propension humaine à l’hégémonie despotique, mais ils creusent aussi le rapport entre la psyché et l’enveloppe corporelle. Oui, rien que ça… et tout ça ! Bon retour sur Terre.