L'histoire :
Kyo, Masayo et Kamayo, 3 jeunes Tokyoïtes divinement sublimes dans leurs tenues futuristes colorées n’ont, semble t-il, pas d’autre ambition que d’attirer sur elles le regard de leurs contemporains… Ce jour là, dans les rues de la ville, elles y parviennent haut la main : deux hommes en costumes stricts en font leurs proies pour enclencher l’opération « chéris charmants ». Ils font savamment tomber du ciel un prospectus coloré invitant les demoiselles à prendre contact avec une mystérieuse sorcière qui se joue du temps et exauce les vœux les plus secrets. Aussi, sans plus attendre, les 3 amies se hâtent vers l’endroit indiqué sans savoir que chacun de leurs faits et gestes sont observés minutieusement. Passé le gros sumo qui joue les gardiens de sanctuaire, elles rencontrent enfin celle qui voit les ombres. Énigmatique à souhait, la magicienne n’a cependant pas le temps de leur indiquer le chemin de « l’île des chéris charmants », car elle tombe sous les coups d’un mystérieux robot. Prenant leurs jambes à leurs cous, ainsi qu’un petit sac contenant des talismans, les 3 princesses de la fringue quittent la funeste maisonnée. Elles n’oublient pas, au passage, de s’attirer les foudres de l’énormissime cerbère qui les croit responsable du décès de sa maitresse. Elles pensent échapper à leur triste sort en se cachant dans une salle de machines à sous, mais quelques instants plus tard, les voici propulsées par enchantement et sans ménagement à Paris…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Directement inspirées par le phénomène presqu’exclusivement japonais du « cosplay », une pratique consistant à jouer le rôle et à se vêtir comme son héros préféré (personnage de manga ou de série, chanteur…), voici 3 petites écervelées que Vincent Ravalec charge d’une mission à leur dimension : permettre à la futile beauté de sauver le monde, face au consumérisme matérialiste représenté par les robots. Pour satisfaire ce projet, les 3 gamines dont les connexions neurologiques semblent se limiter à leur donner la possibilité de choisir une paire de chaussures ou un futur époux, sont ballotées de-ci-de-là. Ainsi, à grand renfort de magie, d’alchimie, de talisman ou autre grimoire, elles voyagent entre Tokyo, grand centre commercial et Paris, capitale bling-bling ou survolent Renaissance et Révolution. Il ne vous reste plus qu’à ajouter une louche de Sumo King-Konguesque, de consortiums antagonistes et de syndrome parisien (on vous laisse la surprise) pour nager en pleine confusion… Il est bien là le défaut : avoir procédé à un empilement d’idées ou d’envies, sans avoir bâti une intrigue suffisamment solide, ou un rythme un minimum emballant, pour rendre le tout cohérent. On passe du coq à l’âne (et vice-versa), sans prendre le temps de respirer. Une asphyxie qui, espérons-le, disparaitra dés le prochain opus, pour le plus grand bonheur d’un public préado-féminin qui tarde encore à se trouver de vraies héroïnes de BD d’aventures…