L'histoire :
En décembre 2002, Philippe Squarzoni et des amis du groupe pacifique altermondialiste ATAC se rendent en Israël. Objectif : appréhender le conflit israélo-palestinien de l’intérieur et tenter de trouver ensuite des solutions à mettre en œuvre, par l’intermédiaire de l’association. Ce qu’ils découvrent là-bas est terrible : la colonisation menée par les Juifs est désastreuse et cisaille la Palestine. Beaucoup de palestiniens vivent dans une souffrance sans nom. L’occupation israélienne aboutit à des situations ubuesques : les villes sont désertes le soir à cause des couvre-feux ; des palestiniens sont petit à petit expulsés des villes stratégiques, tandis que d’autres sont forcés de rester dans des villes ghettos ; la volonté d’élever un immense mur de séparation entre les deux peuples ; le danger de marcher dans la rue (surtout quand on a les cheveux bruns)… Sans compter les nombreux morts que l’on compte chaque jour à cause du conflit. Squarzoni tente de trouver une explication à ce conflit terrible : la haine et la violence sont encore dues à la puissance du libéralisme mondiale. Même si la Palestine utilise l’arme terroriste, elle n’est qu’une défense contre les attaques incessantes d’Israël. Cette violence au quotidien est inimaginable, si on ne se donne pas la peine de s’y intéresser : c’est la torture blanche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvel éclairage politique et social pour Philippe Squarzoni : il s’attaque cette fois à un sujet sensible et délicat… le conflit israélo-palestinien. Comme à son habitude, l’auteur ne cache pas ces convictions et accuse frontalement les juifs d’être responsables de cette situation. En effet, ils ont instauré un rapport de maître à esclave et tous les moyens sont bons pour asseoir leur domination : répression militaire, blocus, ghettos, exclusion raciale, extermination, humiliation. Squarzoni donne de nombreux détails qui font froid dans le dos et augmentent le malaise. Au gré de son périple dans l’état Israélien, le groupe ATTAC découvre avec horreur une situation terrifiante et révoltante. Le monde entier ferme les yeux sur la souffrance arabe : les Israéliens comme les organisations mondiales… ATTAC tente bien de trouver des solutions sur place et d’organise une manifestation pour la paix. Mais ils ne sont que 12 à oser contester la terreur menée par les Israéliens. Après des exemples précis et détaillés sur les conditions de vie en Palestine, Squarzoni termine son ouvrage par un constat encore plus implacable : à l’appui de chiffres et de témoignages concrets, l’auteur dresse un portrait global du conflit avec une comptabilité vertigineuse des morts, chômeurs et pauvres… Les statistiques sont alarmantes et mettent mal à l’aise tant la situation est désastreuse depuis plus de 30 ans. Profondément engagé, Squarzoni n’a jamais caché ses opinions dans ses ouvrages et condamne fermement la politique Juive. Cependant, il prend aussi du recul sur l’ensemble et offre ainsi une vision objective du conflit. Même s’il comprend les attentats-suicides du Jihad et du Hamas, il les condamne également. Il lance également un vibrant appel aux juifs qui ont déjà beaucoup souffert dans leur histoire. Conscient que beaucoup d’Israéliens sont aussi pour la paix, Squarzoni tente de leur faire prendre conscience qu’ils sont les seuls à pouvoir faire changer les choses. Comme à son habitude, Squarzoni conçoit la bande dessinée comme un reportage vivant et moderne. Avec un mélange de style iconographique et des tons souvent décalés pour mieux mettre en avant l’absurdité du conflit, ses travaux sont des témoignages précieux sur les graves problèmes du monde. Sa production est une résistance, une forme d’action utile au service d’ATTAC, contre la misère et la guerre. Ce tome est plus sombre que les précédents, car il aborde un sujet vraiment difficile (à l’image de ces fins de chapitre qui martèlent le nombre de morts de la journée), mais il le fait avec humanisme et intelligence. « J’ai ressenti ça comme une injustice […] de l’injustice et de la culpabilité ».