L'histoire :
Oscar fait partie de ces orcs civilisés qui vivent habillés, au sein de grandes cités. Il s'en va chercher du bois dans la forêt, en chantant, quand soudain il entend des cris de guerre. Il se cache derrière un gros arbre, mais son odeur d’orc propre commence à le trahir. Sans plus attendre, il enlève ses vêtements... mais rien n’y fait : les orcs sauvages le sentent de plus en plus et se dirigent irrémédiablement vers lui. Ils le mettent en joue de leurs lances, alors que Oscar tente tant bien que mal de se faire passer pour un orc sauvage. Certes, un orc un poil imberbe... Malheureusement, dans sa précipitation, il a oublié d’enlever ses chaussettes. En rusant verbalement, il parvient à duper les orcs sauvages, puis grimpe se réfugier dans un pommier. A l’aide d’une pomme, il assomme le premier orc sous l’arbre. Il parvient ensuite à assommer le deuxième. Le troisième orc arrive et tue les deux assommés, car il n’y a pas de place pour les orcs faibles. Peu après, Oscar descend de son arbre et retourne à son village. Il court entièrement nu dans les rues se faisant, au passage, remarquer par les ses amis orcs. Il s’arrête, puis leur demande de faire de même s'ils veulent survivre à l’arrivée imminente de la horde d’orcs sauvages…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one-shot de Théo Grosjean relate l’escapade mouvementée d’un orc gentil et civilisé appelé Oscar. L’auteur imagine un univers où vivent les orcs et les Gobelins, dont il dresse une carte en début d’album, comme pour mieux poser les balises de l’escapade à venir de son héros. En effet, à l'origine, Oscar est un orc moderne qui vit avec sa famille dans une cité. A la suite d’une invasion d’orcs sauvages, il prend la fuite à la recherche de sa mère. L’auteur découpe son récit en quatre chapitres marquant les différentes avancées du périple de ce jeune orc devenu migrant. Ce héros exilé, accompagné de la princesse orc d’Harelfort, va en effet devoir franchir une frontière, subissant au passage toutes les difficultés dues à leur rang d’émigrés indésirables. L’auteur glisse ici une allusion criante sur une actualité du moment : le problème migratoire et l’arrivée massive de réfugiés dus à des conflits. Pour ce faire, il use d’un dessin en noir et blanc plutôt simpliste, au sein duquel les personnages, orcs ou gobelins, sont de natures très laides. Il glisse bien sûr pas mal d’humour graphique, qui rejoint la narration amusante utilisée au cours de cette aventure un poil déjantée. Cet album conséquent de plus de 200 pages surprend, mais ne lasse pas grâce à cet humour bien distillé.