L'histoire :
Nathan est un jeune homme autiste, surdoué des matières scientifiques, mais également doté d'une sensibilité artistique remarquable. Une de ses meilleures amies est Mathilda, dont le père est un grand musicien, totalement absorbé par son travail et ses compositions. Mathilda est amoureuse de Nathan, qui tente de la maintenir à l'écart car il connait sa fragilité émotionnelle, et il sait que lorsqu'il aime quelqu'un, il est envahi de visions sur les pires choses qui pourraient lui arriver. Le cours de peinture de la ville est l'occasion de voir se croiser tous ces destins particuliers. Anna est le modèle nu qui fait fantasmer Ivan, un élève du cours, jeune homme étrange qui ne cesse de lui déclarer sa flamme malgré ses refus et son agacement. Le professeur est l'amant d'Anna, tout le monde le sait, y compris Juliette qui méprise le comportement de sa mère, tout en étant elle aussi amoureuse du prof. Lorsqu'Anna se moque publiquement et cruellement d'Ivan devant toute la classe de peinture, Juliette est très remontée contre sa mère et va le dire au jeune homme. Mais un évènement va survenir, qui va faire craindre le pire au groupe d'amis. Et si l'un de ces protagonistes avait commis l'irréparable ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce long one-shot mêle en vrac des personnages qui se préparent à la fin du monde, un prof de peinture séducteur maladif, un musicien qui oublie ses proches, des jeunes gens autistes qui mènent une vie presque normale, la fascination qu'ils exercent, et la possibilité de relations amoureuses. Nathan est le centre du récit. S'y ajoutent des facultés paranormales de visions du futur qui n'aident pas à appréhender sa personnalité particulière. Le scénariste Pierre Makyo semble avoir construit son récit en se laissant emporter par tout cela à la fois, menant le lecteur d'un élément de l'intrigue à l'autre, le plus important démarrant finalement après le milieu de l'album. La dessinatrice Sasa s'empare de ces personnages avec un trait fin et encore un peu fragile, de jolies lumières et la volonté de prendre le temps de laisser ses personnages exprimer leurs sentiments. Le résultat est encore hésitant dans le choix des plans et le nombre de cases par moments, même si certaines silhouettes fragiles montrent une belle élégance. On sent que l'artiste a bénéficié de toute la liberté de construire ses séquences, ce qui laisse présager un travail personnel dans ses futurs projets.