L'histoire :
La vie est devenue un véritable cauchemar pour Volunteer Flee, physionomiste de profession, dès lors qu’elle s’est rendue compte que son destin était lié à celui d’un gang de vampires. Après les tragiques évènements qui ont conduit son amie Margaux à mourir carbonisée sous ses yeux, Volunteer enquête sur des lieux qui lui sont familiers pour faire remonter de son inconscient les souvenirs douloureux du passé. En compagnie d’Hercule, un vieux chasseur de vampires, elle se rend dans un immeuble délabré et lourd de souvenirs. Elle se rappelle quand elle et sa sœur ont été recueillies, alors qu’elles étaient des enfants, par une clocharde. Diamond et Ruby, c’était leurs prénoms, furent alors séparées dès lors qu’un vampire, Vitor, transforma Ruby en créature de la nuit. Pour tenter de récupérer sa sœur, Diamond avait alors tué leur nouveau « papa » en l’exposant à la lumière du jour, brûlant du même coup Ruby au visage. Dans la pièce où Volunteer/Diamond se remémore cet épisode, le journal intime de Ruby git sur le sol. A l’intérieur, elle découvre que sa sœur entretient une relation intime avec Prometheus, le fils adoptif d’Hercule. Le vieil homme apprend alors à Volunteer que Prometheus est un « vampiritch », c'est-à-dire un métisse vampire/humain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture donne le ton : le graphisme de Benoît Springer mute une nouvelle fois fortement dans ce troisième et dernier volume. Pour les « Delcourtophiles » avertis, cette évolution peut rappeler les changements de styles progressifs de Gérald Parel sur la série 7 secondes. Springer livre désormais des cases moins « soignées » dans leur classicisme, à la fois plus épurées et plus matures, alternant esquisses et sur-contrastes. Les cadrages et la mise en scène sont en revanche toujours impeccables. Ces choix, qui peuvent paraître perturbants, laissent à croire que l’artiste cherche à retranscrire une influence dérivée des comics. En adaptant en permanence le style au ton recherché, cela confère néanmoins au récit plus d’intensité, et renforce par là-même les aspects sordides du thriller. Même la palette de couleurs, réduite et piochant dans des teintes volontairement fades, suscite un profond sentiment de malaise. Dommage que sur cet intéressant travail graphique, le scenario de Muriel Sevestre ne soit pas plus limpide. En outre, après bien des atermoiements, cette histoire de vampires urbains n’innove finalement pas vraiment dans le genre et ne fonctionne pleinement qu’en raison du traitement qui lui est réservé.