L'histoire :
En Roumanie, les membres de la cellule non-officielle WATCH de l’UNESCO poursuivent leur enquête sur l’enfouissement de déchets nucléaires dans la réserve naturelle des Carpates. Alertés par les vas et viens de camions ukrainiens suspects, les autorités ont en effet découvert des barils radioactifs enfouis sans aucune précaution par rapport aux nappes phréatiques ! Or la réserve des Carpates alimente en eau potable 80% de la Roumanie et 40% de l’Ukraine… Les Watch suspectent alors le pouvoir politique roumain d’être de mèche avec la mafia ukrainienne pour couvrir le désastre écologique en devenir. Dans l’ombre, « on » s’évertue en effet à leur mettre des bâtons dans les roues, quitte à employer la manière forte. Traian lui-même, chef de l’équipe, est aujourd’hui dans le coma, suite à son accident pour échapper à une tentative d’assassinat. Katrii prend la relève mais elle et les autres agents sont contraints et forcés de faire alliance avec Duncan Templetown, leur ennemi d’hier, employé en tant que mercenaire protecteur. Leur seule piste : faire parler Vassili, un mafieux notoire, à la charnière de cette affaire. Mais celui-ci est surveillé de près par un peu trop de monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 6 conclue l’intrigue roumaine qui constitue le 3e diptyque de la série… et le dernier ! Watch s’arrête en effet là, faute de succès. Si les intentions sont bonnes et le travail des auteurs accompli avec sérieux, force est de reconnaître que la mayonnaise ne prend en effet jamais vraiment. Sans doute l’intrigue majeure est-elle trop diluée en diverses parenthèses secondaires jamais pleinement creusées (la visite de l’agent parisien dans les locaux de Montréal, la finalité de l’arrestation d’Hawad, l’alcoolisme de Traian…). Sans doute manque t-il surtout un ingrédient indispensable au genre thriller : un véritable rythme palpitant. Dans Watch, le terrain international est certes réaliste, les évènements auxquels se confronte l’équipe sont certes à haute tensions, mais les acteurs interagissent entre eux comme des collègues de bureau, avec leurs petites dissensions, leurs discussions privées dispensables… Ça a le mérite d’être crédible, mais ça s’éloigne de l’image traditionnelle et identificatrice au héros. Il en va de même pour le dessin : un style réaliste correctement proportionné, cadré et découpé, mais irrégulier et sans éclat (ex : la fusillade dans l’église est fade). Ce sixième opus se conclue également brusquement, en laissant beaucoup de chantiers en plan. Sans doute doit-on imputer ce problème à l’annonce de l’arrêt de la série, qui a du se répercuter sur une gestion de fin hâtive par les auteurs : le devenir des personnages a sans doute partiellement escamoté la place initialement allouée à l’histoire. Saluons tout de même la déontologie de l’éditeur, qui a le grand mérite de toujours terminer ses séries. Dommage, le concept était prometteur…