L'histoire :
Tétard et Mini-Troll sont deux garnements espiègles mais gentils. A l’affût de la moindre bêtise, ils collectionnent les blagues et les gaffes terribles. Rien n’est plus drôle que de faire peur à la vieille voisine en lui parlant de mort, d’imaginer des périples sanglants, de prendre la lingerie de maman pour se déguiser en Batman, de raconter tout le film pendant une heure, de parler de la mauvaise haleine de papa, de faire de la plongée pour aller à la pêche aux pizzas. En revanche, c’est vraiment pas drôle de devoir prendre des médicaments quand on est malade ou de croiser la fille qu’on aime à l’école. Que de vie dans cette famille ! Surtout quand la maman cherche désespérément le titre de son album…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album au sujet aussi conventionnel que rafraîchissant, enchaîne les planches-gags avec les bêtises des petits monstres d’une famille. Tétard est un grand garçon pas très dégourdi, tandis que Mini-Troll est presqu’encore un bébé, qui zozote. Beaucoup d’imagination, de personnalité et de saleté (les enfants mangent leur crotte de nez !) : les garçons n’en ratent pas une et se déchainent tout au long de l’album. Humour décalé, gags percutants, dialogues absurdes, le ton est drôle et profondément juste. Il y a beaucoup de tendresse dans cette peinture d’une famille unie. Malgré leurs comportements insupportables, les enfants sont des anges de sensibilité. Ainsi, il n’est pas rare d’avoir une pause dans le rythme déchainé des plaisanteries : on a alors des moments beaucoup plus profonds ou intimes, de vraies pauses poétiques. Un regard dans le ciel étoilé, une nuit passée entre frères… l’album joue aussi sur la corde sensible. Proches de l’esprit du Petit Spirou, les auteures (deux femmes) touchent au plus près du quotidien pour leur famille vitaminée : moments de liesse, de partage, de colère, de fous rires… tout y est. C’est d’autant plus percutant que le dessin de Teresa Valero est remarquable. Le trait rond est aussi très vivant, rehaussé par une colorisation pastel douce et un peu passée, comme si l’enfance décrite convoquait avec nostalgie nos temps lointains. Valero joue aussi avec l’arrière-plan, qui constitue parfois une histoire à lui seul. A ce titre, la scène dans le métro est remarquable de vie. Un album délicieux, d’humour et d’amour, à lire en famille.