L'histoire :
Weëna est une belle jeune fille, descendante de la lignée de Noor le nécromancien nomade. Par atavisme, elle a hérité de lui son teint mat et une chevelure cendrée. A sa naissance, Mohnhow’e la furie, un puissant démon, a dicté une terrible prophétie. Si elle n’était pas sacrifiée, Weëna causerait la ruine de son village. Maudit par son père qui entendait élever sa fille en dépit de tout, le démon a accomplit sa vengeance. Il a mis sur sa route le tyrannique prince Morckoor. Morckoor a enlevé Weëna, incendié le village et tué ses habitants. Maintenant il veut s’accoupler avec Weëna pour que l’enfant issu de leur union soit sacrifié et parvienne à rompre sa propre tradition familiale. Mais bien des évènements risquent de compromettre ces sombres projets. D’un côté, Miureal, nourrice de son état, et Gwylym, ambitieux berger amoureux de Weëna, se sont lancés sur ses traces. De l’autre, Olia, la sœur du prince Morckoor, est sommée par son père de le retrouver et de se marier avec lui. A défaut, elle devra le tuer. Détenue prisonnière dans la tour d’un nécromancien, Weëna fait la connaissance d’une esclave nommée Opéra…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’y a qu’Eric Corbeyran (Le Régulateur, l’univers des Stryges, Imago Mundi, Le réseau Bombyce…) pour transformer des bases scénaristiques hyper courantes en une histoire prenante. Au départ, le synopsis de Weëna ne casse pourtant pas trois pattes à un canard. Dans un énième monde heroïc-fantastique standard, une prophétie dicte sa loi et la destinée d’une innocente enfant est quasiment écrite d’avance. Mais au fil du récit, on se laisse drôlement prendre par le rythme et les rebondissements. De la chasse à l’unicorne, sorte de digression humaniste, à la destinée qui finit par rattraper Morckoor, le prolifique scénariste prouve tout son talent de conteur. Mais le graphisme d’Alice Picard est également responsable de la réussite de cette série. Alternant les ambiances sombres et les passages plus lyriques, la dessinatrice (et coloriste) parvient à l’alchimie de l’originalité et de l’harmonie. Tantôt gothique, tantôt romance, souffle épique et lyrisme cohabitent et ne faiblissent jamais. Vivement la suite.