L'histoire :
George Lucas n’est pas franchement un enfant modèle. Peu doué à l’école, il n’aime pas qu’on l’oblige à faire des choses qui ne lui plaisent pas. Avec sa famille, c’est pareil : son père l’oblige à passer la tondeuse, mais il faut se montrer plus qu’insistant pour qu’il le fasse. Un jour, le petit George a même acheté une nouvelle tondeuse car il n’en pouvait plus d’utiliser un appareil aussi ancien ! Il a de la suite dans les idées car il organise un petit parc d’attraction dans le jardin consacré à Halloween pour gagner un peu d’argent. Dès que ses amis se lassent, il rajoute une surprise pour les faire revenir. En fait, George adore s’enfermer et bouquiner ou regarder la télévision. Il plonge dans l’imaginaire avec délectation et suit avec avidité ses personnages fictifs préférés comme Flash Gordon ou Tommy Tomorrow. En grandissant, il se prend de passion pour les voitures et les courses automobiles. Il filme même plusieurs d’entre elles dans les circuits. Avec son autobianchi Bianchina, il traine dans les rues et parade sans arrêt. Au détriment de ses études et au grand désespoir de ses parents… Un jour, il subit un accident grave qui manque de lui ôter la vie. C’est à partir de ce moment là qu’il décide de faire des études de cinéma.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sortir une bande dessinée sur George Lucas, c’est une idée qui n’a étrangement jamais été émise auparavant. On connaît cependant les multiples documentaires, art book ou bonus de DVD sur Star Wars... mais jamais une biographie aussi conséquente n'avait été réalisée en BD. Laurent Hopman délivre un travail colossal. Cet album revient sur toutes les étapes de la création du fameux premier Star Wars, Un nouvel espoir. De l’idée qui émerge lentement à la création du studio ILM, du casting à la guerre entre Lucas et la Fox, des séances de tournage au long travail de montage, de la finalisation du projet à l’éclosion en salle, tout y est raconté de façon vivante et passionnante. On a accès à plein de détails méconnus : les tocs de Lucas quand il écrit, sa grosse souffrance quand il rédige un scénario, les synopsis successifs de La Guerre des Étoiles, la vie privée des acteurs… Le saviez vous : Luke Skywalker a failli être une femme ! Han Solo et Leia ont failli être joués par Christopher Walken et Jodie Foster. Alec Guinness a accepté un tout petit salaire, mais il est devenu immensément riche en ayant des parts sur les recettes du film. Les acteurs qui jouaient R2D2 et C3PO se détestaient cordialement… La superbe couverture résume finalement assez bien le projet et nous plonge de plain-pied dans la magie du cinéma et de l’univers Star Wars. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Avec des détails cinématographiques passionnants comme la création de la caméra assistée par ordinateur, le budget d’un film et sa production, les effets sonores, les difficultés d’être en accord avec le budget prévisionnel, la création de la musique, on découvre véritablement l’envers du décor. Mais loin du succès pharamineux de Star Wars, dans les années 70, la vision de Lucas était tout sauf une partie de plaisir: Lucas a dû se battre deux ans pour pouvoir tourner son film, enchaîner les galères, essuyer des refus de la Fox et endurer le mépris de ses pairs. Il s’est même mis à dos bon nombre de collaborateurs qui ne comprenaient pas son projet. Loin d’être enjoliveur, le portrait de celui qui changea la face du cinéma est juste. On apprend ses faiblesses, mais aussi son prodigieux instinct, tout l’univers qu’il avait en tête avant même qu’il existe, son sens du détail et de la créativité, sa faculté à s’entourer des meilleurs dans tous les domaines. Sans oublier l’importance également de son couple et du rôle actif de sa femme ainsi que son sens de la modernité et son aspect visionnaire en tant que businessman, tout en étant généreux avec ses proches collaborateurs. Ce portait est donc une belle réussite et réhabilitera un génie qu’on ne connaît désormais plus que sous son succès monstrueux. Renaud Roche accompagne parfaitement cette belle biographie avec un dessin vivant et fluide. Chaque personnage est expressif et facilement identifiable. Derrière sa froideur et ses grosses lunettes, Lucas a pourtant beaucoup de profondeur. Les maîtres-mots pour résumer cet excellent documentaire sont : rapide et intense.