L'histoire :
Fasciné par le Monopoly depuis qu'il est petit, Kurt Dorell cherche par tous les moyens à devenir l'homme le plus riche du monde. Il veut vider la banque, quitte à prendre des risques, notamment en travaillant avec des aliens aux capacités psychiques mortelles. Mais des risques, il en prend également en trompant sa maîtresse avec son ex-femme, d'avec laquelle il est en instance de divorce. C'est après que ce secret a été révélé et qu'il a refusé d'aider un homme très puissant que sa vie bascule. Il décide de se reconstruire et de faire appel à son ancien psy, interné en asile. Ce dernier est en effet devenu accro aux confessions de ses patients et il ne supporte plus le contact des vêtements sur sa peau. Il l’invite dans une villa sur une île paradisiaque et se confesse à lui afin de se préparer à l'arrivée de son bonheur. Mais faire rentrer un inconnu frustré dans sa vie, est-ce vraiment une bonne idée quand on est vulnérable, que l'on pense être invincible et qu'on a accès à des ressources infinies ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ces nouvelles histoires, l’auteur du formidable Préférence système (Grand Prix ACBD 2020 !) nous offre une critique du capitalisme, mais aussi de la recherche de la relation parfaite, poussant le protagoniste à transformer l'être humain en produit de consommation et en outil de travail. Mais c’est dans la relation entre les deux protagonistes que tout oppose que l’intrigue s'enrichit. L’un veut tout posséder et ne pense qu'à lui. Tandis que l’autre a abandonné toute forme de matérialisme, allant jusqu’à ne plus pouvoir porter de vêtements. Ce livre, réédition en intégrale de deux récits de l'univers dystopique d'Ugo Bienvenu, se déroule dans un avenir pas si lointain. Outre la technologie et la présence des extraterrestres, la société n'a pas tant évolué. Dans ce monde, les personnages sont tous antipathiques et il est difficile de s'attacher à chacun d'eux, ce qui ne facilite pas la lecture. Il faut dire que l'histoire est quelque peu confuse, les dialogues nébuleux et il faut s'accrocher pour aller au bout de cette BD. Pour ce qui est du dessin, le trait numérique est toujours aussi agréable et son univers graphique est fascinant. On trouve dans ces récits les mêmes inspirations que dans ses autres livres, laissant penser que tout se déroule dans un même univers. Cependant, le format poche très épais de la BD n'est pas très pratique à la lecture.