L'histoire :
Parisienne et professeur de français dans un collège, Olivia Burton se dépêche pour ne pas rater l’enterrement de son père. Elle y fait la connaissance de son associée, de ses demi-frères, de son oncle Robert… Car en effet, elle n’avait pas revu son père depuis 15 ans. Ce père peu attachée à elle, l’avait abandonnée le jour même du départ pour des vacances estivales en Grèce… et il n’avait quasi pas réapparu dans sa vie ensuite. Lors du pot qui suit le cimetière, elle discute avec un vieil ami de son père et l’oncle Robert, qui lui font une révélation incroyable : elle descend de l’explorateur anglais Richard Francis Burton, celui là-même qui traduisit le Kamasutra, entra à la Mecque en musulman et découvrit les sources du Nil. Olivia sort de là passablement bouleversée, avec un héritage fait de dettes et une furieuse envie de confirmer son arbre généalogique. Elle profite des jours de deuil accordés par l’Education Nationale pour entreprendre quelques recherches sur Sir Burton. Les mille vies de cet homme la stupéfient. Il était à la fois explorateur, diplomate, espion, érudit qui parla 40 langues et dialectes… Elle pousse les recherches jusqu’à investir dans des dizaines de bouquins et envisager de partir sur les traces de son fameux ancêtre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous prétexte de recherches sur ses origines, Olivia Burton propose un fameux hommage et une sorte de biographie du célèbre explorateur homonyme Richard Francis Burton. L’anglais dans [s]on arbre (généalogique), c’est lui, qui la passionne totalement, du début à la fin de la quête initiatique et du road-trip auxquels elle convie le lecteur, sur près de 220 pages. Le ton narratif est badin, presque léger, car l’autrice revendique son ignorance initiale sur le sujet. Au fil de la biographie retranscrite, elle se met alors à suivre, comme un jeu de piste, quelques-unes des destinations de ce célèbre explorateur anglais, en passant par Londres, Trieste, Zanzibar, les rivages du lac Tanganyika et le Rwanda. A chaque fois, elle met en scène ses rencontres, ses désillusions, ses mésaventures en autant d’étapes exotiques au présent. Ces atermoiements se complètent des mémoires authentiques de Burton, mis en scène en tenue coloniale, dans de grandes cases lors des reconstitutions en flashbacks. Les encadrés en voix off s’alternent alors avec des apparitions fantomatiques de l’explorateur, qui papote avec elle et s’amuse de cette quête de sens ou s’insurge de ce que la postérité a retenu de lui. L’exercice est donc attachant, car il est pétri d’humour et se dévoile à travers le savoureux dessin semi-réaliste de Mahi Grand, jamais avare en décors, anciens et modernes. Et pour cause : Olivia Burton a réellement fait le périple décrit, et elle en a rapporté une somme documentaire qui permet au réalisme d’affleurer à chaque page. Un voyage tant historique que géographique, le parfum de l’aventure avec un grand A en prime.