L'histoire :
Matt et ses parents quittent leur ville bien grise et polluée pour se rendre à la montagne. Durant le trajet, les adultes ne cessent de se disputer et de s’invectiver. Une fois sur place, le petit garçon qui est délaissé par ses parents va visiter les abords de la maison et notamment la forêt. Distrait par les habitants des bois, il s’enfonce progressivement dans la forêt et fait une curieuse rencontre : un lutin. Perché sur la branche d’un arbre, il se présente et propose de guider Matt en échange d’une compensation. Matt refuse et tente de rebrousser chemin. Mais plus il avance, plus il a le sentiment de tourner en rond et de ne plus retrouver sa direction. D’effrayants phénomènes apparaissent dans les bosquets qui apeurent le petit garçon. Au même moment, le lutin réapparait et lui indique la manière de trouver un village où il pourra solliciter de l’aide.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Matt est un « bienerrant » : un humain capable de voir le monde invisible du petit peuple. Attention, il ne s’agit pas là d’un politicien en campagne électorale ! Ici, le petit peuple, ce sont ces êtres humanoïdes issus des mythologies et du folklore celtique ou nordique comme les lutins, les trolls, les gnomes ou encore les elfes et les fées. Matt qui s’est perdu dans la forêt va trouver refuge chez un meunier et sa fille. Cette dernière va lui faire prendre conscience de son don et va tenter de l’impliquer dans les conflits qui opposent les bonnes âmes du petit peuple à celles aux desseins plus sombres. Matt, déjà affecté et apeuré par la perte de ses parents ne semble pas vouloir prendre part à ces luttes qui le dépassent. Ce premier opus met en place les contours d’une histoire fantasmagorique qui s’annonce d’ores et déjà prometteuse : à n’en pas douter, Matt va devoir jouer un rôle de premier plan parmi le petit peuple. Si l’histoire se déroule dans un cadre verdoyant, enchanteur, la tonalité du récit est quant à elle davantage angoissante. L’intrigue se construit progressivement en distillant des éléments tout en cultivant une part de mystère. La dernière page nous laisse d’ailleurs sur un suspens inquiétant. Le dessin d’Adriano Fruch est bien travaillé entre des décors fouillés et des personnages bien campés. Les lecteurs pourront s’amuser à découvrir quelques caméos glissés dans l’album.