L'histoire :
Antonin vient de perdre un proche et il assiste à l'enterrement en compagnie de sa grand-mère Suzanne. Alors que les obsèques touchent à leur fin, il remarque que l'homme qui était présent embrasse avec tendresse sa grand-mère. Il s'isole quelque temps pour repenser à des bons souvenirs, vécus avec le défunt... Le soir, il échange avec Suzanne, et la questionne sur l'homme qui était présent aux obsèques. Elle lui indique qu'il s'appelle Jean, et qu'il était un ami très proche de la famille lorsqu'elle travaillait à Auroville. Antonin ne comprend pas, elle n'avait jamais évoqué Auroville auparavant. Elle avait toujours indiqué qu'elle vivait à Pondichéry. Alors Suzanne lui explique. Avec Papi Georges, ils vivaient tout près de Pondichéry, dans une ville qui ne correspondait à aucune cité jamais établie. Alors qu'en 1968, elle manifestait pour changer la société capitaliste et moraliste, elle a entendu parler d'une ville en construction, s'éloignant de tous les clichés contemporains. En somme, une cité idéale. Elle a donc décidé de partir en Inde pour rejoindre cet Eden. Mais en arrivant, elle n'était pas face à une végétation luxuriante et foisonnante, ou un coin de paradis, mais face à un désert écrasé par la chaleur. Suzanne n'était pas seule dans cette aventure, et des populations du monde entier affluèrent. Ensemble, ils commencèrent à ébaucher un fonctionnement égalitaire, à rendre la terre cultivable et habitable, à créer leur propre société, ouverte à tous les hommes, sans hiérarchie, et respectant les ressources de la planète. En entendant cela, Antonin meurt d'envie de découvrir les traces de son passé et prend un billet direction Auroville. Mais en arrivant, il va découvrir que d'autres secrets familiaux sont restés cachés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un monde de surconsommation, en pleine autodestruction écologique, nombre d'entre nous aspirent à une vie plus apaisée, respectueuse, centrée sur le respect et l'échange. Et quand Antonin va découvrir que sa grand-mère était l'une des pionnières d'une cité inédite, dont le but est d'atteindre l'unité humaine en vivant en harmonie avec la nature, il est très curieux. En se lançant dans ce voyage, il va découvrir des secrets familiaux enfouis, et un projet reconnu comme important pour le futur de l'humanité par l'UNESCO. L'Aurore est la première publication en bande dessinée de Robinson. Lui-même a voyagé à Auroville, une ville existant réellement en Inde. Il a profondément été marqué par cette expérience. Les habitants y avaient un esprit communautaire comme il n'en avait jamais vu ailleurs, centré sur l'écologie et l'épanouissement personnel, où l'ego, l'argent n'y ont aucunement leur place. Ne s'étant jamais senti aussi bien dans un lieu, il a décidé d'en parler, de s'y intéresser à travers l'écriture d'une fiction. Car cet ouvrage est une pure fiction, mais dont les éléments de contextualisation liés à Auroville, sont des faits réels. Une introduction permet de replacer le contexte d'écriture, et un éclairage documentaire plus poussé sur l'organisation d'Auroville est développé dans les dernières pages. Sous-jacent à la trame principale, qui sera la découverte de cette civilisation, Antonin va également devoir fouiller dans le passé familial pour trouver des réponses, et il trouvera peut-être même l'amour dans ce coin de paradis. Le dessin reste très classique, dans les tons d'ocre, de noir, de vert et de blanc. Ce n'est pas tant pour les illustrations que pour le sujet que nous nous attardons sur ce titre. La couverture représente bien cet ouvrage. La découverte d'un peuple en harmonie avec la nature, un amour naissant, et l'évolution d'un homme, qui va voir son regard sur le monde évoluer, et qui va envisager la possibilité de changer de vie.