L'histoire :
Une succession de saynètes empilées, dans lesquelles un cochon fait son maximum pour nuire à son entourage. Parmi celles-là :
Côte à côte sur un canapé, un jeune homme et un cochon ne sont semble t-il pas d’accord sur le programme à regarder à la télé. L’animal a le dernier mot, étant donné qu’il menace son voisin d’un flingue s’il ose toucher la télécommande…
Un cochon passe dans une rue commerçante entre un magasin de perruques et un cinéma. Quitte à aller voir un film, autant acheter auparavant une de ces perruques afro gigantesque des seventies, histoire de bien faire chier les spectateurs de derrière…
Quand le cochon va aux toilettes, et surtout lorsqu’il y a la queue pour emprunter la seule cabine publique dispo, il se barre en emportant tous les rouleaux de PQ…
Au musée, rayon des tenues samurais traditionnelles de l’ère Edo, un cochon se fait toper par un gardien après avoir cassé une vitrine et alors qu’il tente de repartir avec une tenue sur lui. Son excuse est évidemment bidon, mais il n’en démord pas : il était habillé comme ça en entrant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Le coup du lapin, Andy Riley avait donné le ton : voilà un auteur qui excelle dans l’art du cynisme et de la méchanceté gratuite. Et l’imagination pour servir cette noble clause n’était pas en reste, comme le prouvait un premier recueil d’illustrations (souvent) muettes, qui n’hésitait pas à mettre en scène des situations abracadabrantesques et nonsensiques. Cependant, ce qui se révélait effectivement jouissif et cruel, avec des petits lapins tout doux et innocents, tourne cette fois à l’acharnement lassant et plus que moyen. Ici, Riley prend le contrepied de l’expression « Dans le cochon, tout est bon ». Son cochon est par définition méchant et tout son être se concentre sur cet attribut. Il clope, il boit, il détruit ou vole le bien d’autrui… Bref, il a tous les vices et il pourrit la vie de son entourage, toujours à travers des mises en situations hétéroclites empilées en noir et blanc, sans autre but que de trouver l’axe le plus salopard possible. Le dessin est sommaire, l’humour aussi… Certains apprécieront peut-être, mais c’est nettement moins finaud qu’avec les lapins…