L'histoire :
Tout le monde le sait : pour être pilote d'avion, il faut nécessairement avoir la vocation. La première fois que Robert Piché a pris un manche à balai, c'était à l'âge de 4 ans ! D'accord, c'était un jouet, bien évidemment non motorisé et il n'était pas question de décoller. Mais son premier vol, pour de vrai, eut lieu seulement un an après, dans un petit monomoteur dans lequel son père l'avait embarqué. Le bambin passa donc son enfance à rêver de dominer les airs, bien encouragé par un père fortiche en méca'. Quelques années plus tard, il obtint ses galons de pilote et entama une longue carrière dans son Canada natal. Mais il était à mille lieux de penser qu'un jour d’août 2001, il devrait réaliser l'exploit de ramener à terre un Airbus A330 dont les moteurs et tout le système électrique allaient le lâcher à 39 000 pieds, soient environ 12 km d'altitude et à plus de 300 km de toute terre !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la communauté des fans d'aéronautique, l'histoire du vol TS-236 de la compagnie Air Transat est bien connue. Elle a fait la réputation mondiale du commandant de bord Robert Piché, dont le sang-froid et la remarquable capacité d'analyse, sans parler du pur talent de pilote, ont sauvé les 291 passagers et 13 membres d'équipage d'une mort quasi certaine. Robert Piché avait beau être un pilote expérimenté ayant souvent volé dans le nord du Québec, région aux conditions météo souvent délicates, rien ne l'avait préparé à manier un long courrier comme un planeur. A plus de 300 km de toute terre, les ordinateurs de l'Airbus ont commencé à signaler une baisse brutale de kérosène. Les calculs du copilote, Dirk De Jager, ont vite confirmé qu'il s'agissait d'une fuite, qui amènerait fatalement l'avion à perdre toute motricité quelques dizaines de minutes plus tard, ainsi que toute alimentation électrique. 17 tonnes de carburant évaporées en moins de 30 minutes ! Ce scénario catastrophe et cet incident ahurissant avaient de quoi nourrir un récit des plus angoissant. Au lieu de cela, les auteurs de cette BD proposent une histoire grand-public. Le graphisme, simple mais efficace, fait même des plus jeunes le cœur de cible de cet ouvrage. En introduisant habilement des flashback qui mettent en lumière la passion juvénile du pilote, le déroulé de l'incident permet au lecteur de ne jamais être envahi par l'angoisse, même si la tension dans l'avion et la cabine de pilotage est bel et bien présente. Ce qui se dégage de cette histoire, c'est l'espoir et la force de la volonté dont le commandant a fait preuve pour ramener tout le monde sain et sauf, au bout d'un atterrissage brutal, mais parfait en de telles circonstances. Cette BD correspond certes à une niche, mais elle ne manque pas pour autant d'intérêt.