L'histoire :
La crise : Un bonhomme riquiqui est grimpé sur un microscope démesurément symbolique. Il réagit à l’annonce faite sur la baisse du chômage : « Ah… oui… je la vois ! ».
La réforme des retraites : Un vieil homme est ausculté, torse nu, chez son médecin. Le regard désabusé, il s’indigne : « Travailler toute sa vie pour une retraite aussi minable… ». Et le médecin, écoutant son stéthoscope, de répliquer « Rassurez-vous, c’est bientôt fini ! »
La rentrée sociale : Grimpés sur une barricade, face aux CRS, deux jeunes brandissent une banderole : « On veut un boulot peinard, comme papa ! »
L’affaire Bettencourt : Invités au défilé du 14 juillet, les dictateurs africains s’inquiètent : « En pleine affaire Woerth, c’est pas bon pour notre image ».
Immigration : Menotté sur le fauteuil d’un avion charter à destination de l’Afrique, un clandestin noir demande une collation à l’hôtesse : « Un sandwiche jambon beure, un bout de camembert et ¼ de vin, s’il vous plait ». Et le policier assis à côté de lui de le calmer : « Te fatigue pas, Abdoul, c’est trop tard »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce petit bouquin souple retrace le meilleur des dessins politiques humoristiques parus grosso-modo durant l’été et la rentrée de septembre 2010. Il faut dire, rarement période aura été aussi riche en matière première : de l’affaire Woerth-Bettencourt, intimement liée à la réforme des retraites imposée, en passant par les sorties sur les « roms » ou plus globalement le débat sécuritaire, le port de la burqa, sans oublier les sempiternels effets sous-jacents de la crise… Le fleuron des caricaturistes de presse – par ordre alphabétique Aurel, Chapatte, Gros, Jiho, Lasserpe, Maëster, Pessin, Plantu, Tignous et Vidberg – ont eu une matière de premier choix, et ils n’ont pas manqué de se surpasser sur le sujet. 150 dessins assez incisifs, emprunts de lucidité et d’ironie, sont ici condensés et proposés par un collectif d’auteurs, au sein d’un projet de publication via une application Iphone. La griffe graphique est évidemment plus ou moins acérée, en fonction du style de chacun ; mais dans le registre, la qualité graphique importe bien moins que la percussion satyrique. Pas sûr, néanmoins, que le recueil soit tout à fait au goût de Nicolas Sarkozy, quand bien même celui-ci a un jour avoué préférer « l’excès de caricature à l’excès de censure »…
