L'histoire :
Tout en se baladant devant leurs usines ultra-polluantes, deux industriels devisent sur les accords issus du G8, pour réduire les gaz à effets de serre, à l’échéance de l’année 2050. L’un d’eux est super serein : ils ont donc jusque 2049 pour s’y mettre.
Au beau milieu d’un paysage ruiné par le passage du tsunami, une famille de bangladais se lamente. Le père de famille lève les bras au ciel : « On a tout perdu ! ». Son épouse le rassérène : « Mais c’est pas grave, on n’avait rien ».
Apprenant la catastrophe de Fukushima à la télé, une bande de mollahs iraniens s’interroge : « Et le nucléaire militaire, c’est dangereux aussi ? »
Devant un réacteur nucléaire fendu en deux, d’où émane une forte radioactivité, un technicien emmitouflé dans sa combinaison exhibe tout fiérot son appareil de mesure : le nucléaire est forcément une énergie écologique, car son compteur indique formellement qu’il y a 0 rejet de CO²…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis que la funeste prophétie maya annonçant la fin du monde pour 2012, est revenue sur le devant de la scène médiatique (à l’occasion du film 2012), bizarrement les catastrophes s’amoncèlent aux quatre coins de la planète. Séisme à Haïti, Tsunami en Indonésie, tempête Xinthia sur le littoral français, cyclone Katrina à la Nouvelle Orléans, volcan islandais en éruption, marée noire en Louisiane, explosions nucléaires à Fukushima… En sus, l’on s’inquiète de plus en plus des effets de l’activité humaine sur le réchauffement climatique et de l’inertie internationale pour en freiner la progression, voire en inverser la tendance. Ce contexte catastrophisme est du pain béni pour les dessinateurs de presse. L’humour cynique est en effet particulièrement percutant lorsqu’il s’agit de moquer notre suicide collectif. Sur le plan psychanalytique, serait-ce l’humour du désespoir ? Un biais pour désamorcer l’angoisse ? Les éditions Drugstore réunissent dans ce petit recueil souple les meilleurs dessins sur le sujet (selon un classement thématique), issus de l’imagination fertile et sardonique de 11 dessinateurs de presse. Par ordre alphabétique : Aurel, Chapatte, Deligne, Gros, Jiho, Lasserpe, Maëster, Pessin, Plantu, Tignous et Vidberg. Evidemment, au vu des talents graphiques et comiques disparates de ce large casting, les ressorts et les impacts finaux sont plus ou moins féroces ou jubilatoires. Mais dans sa globalité, l’ouvrage est plutôt un bon cru, bidonnant (et surtout riche de 110 pages).