L'histoire :
Le 4 juillet, Adamik donne rencard dans un snack à Fred et Bradley. Il a un nouveau plan thune : buter un mec chez lui et faire croire à un cambriolage qui a mal tourné. Fred a besoin de cet argent pour soigner son père, gravement malade. Ils acceptent et passent à l’acte le 6 juillet. Après s’être introduits chez TJ Lloyd, ils lui mettent une balle dans le genou, lui arrachent un doigt et le cognent de toutes leurs forces (leur flingue ne tire pas droit). En fouillant un peu, Fred tombe sur une cachette secrète derrière un cadre. A l’intérieur, un manuscrit pour un film : « le grain de sable ». Fred pressent que si ce truc est caché, c’est que ça peut rapporter gros. Il embarque le scénariste à moitié mort et son scénario. Le 13 juillet, ils sont chez Forman, producteur de cinéma, pour tenter de vendre ladite histoire. Ils ignorent alors que ce dernier est le véritable commanditaire du meurtre de Lloyd. De retour à leur planque, où ils ont donné rendez-vous à leurs copines Crissy et Sunrise, Fred s’absente un instant : il va donner à bouffer à Lloyd, qui croupit amoché dans un local obscur. De retour dans le hangar, il aperçoit de loin Adamik qui met ses amis en joue. Il intervient, mais ça tourne mal : après qu’Adamik lui écrase le nez d’un coup de talon, Crissy bute Adamik d’une balle dans la mâchoire (leur flingue ne tire pas droit…).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
E dans l’eau, c’est une histoire de meurtres (au pluriel) particulièrement compliquée et malsaine. Sans trop en dire (pour conserver le suspens), le casting des protagonistes réunit deux tueurs en herbe, leurs copines peu scrupuleuses, un flic angoissé et hanté par son passé, un enfoiré de producteur de cinéma, une absente qu’on n’identifie qu’à la fin et un scénariste de film qui a couché sur papier une histoire mystérieuse, clé de voûte de toute l’intrigue. Cela se déroule lors d’une même quinzaine de jours, selon 4 points de vus différents qui sont autant de chapitres constructeurs de cette histoire. Petit à petit, le lecteur reconstruit en effet les emplois du temps et découvre les secrets de chacun, en s’appuyant sur les mêmes dates charnières. Un puzzle sordide se découvre alors progressivement, de manière pas toujours très fluide mais néanmoins cohérente. Cette narration subtile et alambiquée porte la signature d’Antoine Ozanam, un scénariste qui apprécie rien tant que le registre du sordide, poisseux, gore, décalé (Slender Fungus, Last bullets), et la frange de BD « indé »… Ici, sexe, fric et violence, la sainte trilogie recherchée est pleinement atteinte. En petit format, mais sur 97 pages d’une veine comics assumée, le dessinateur Rica encre fortement son dessin, pour livrer un visuel adapté qui s’apparente un peu à celui de Pirus dans le Roi des mouches, avec une forte exagération des proportions et des expressions faciales. A éloigner des yeux innocents…