L'histoire :
La nuit lourde, moite et doucement illuminée par la lune, offre à la belle Erma le désir sourd d’une balade dans les bois. Celui dans lequel s’agglutinent des filles de joie aux seins généreux, semble alors digne du plus grand intérêt. Erma roule, s’approche et susurre tant et si bien tous ses vices aux oreilles des putains, qu’elle ne tarde pas à passer pour la malade du cul qu’elle est incontestablement. Peu importe leurs jérémiades, cette panthère de banlieue peut chasser sur d’autres terrains. Faire monter dans sa voiture, par exemple, un jeune couple en panne de voiture ou peut-être d’aventures, plus simplement. Elle s’excite, la belle animale, se caresse tout en conduisant et excite à son tour pour nécessairement faire de la première aire d’autoroute, l’oasis espérée. Un quart d’heure avec le beau fiancé, à jouer à l’abri des regards et puis fini… La belle s’échappe, regagne sa voiture, laisse le prince charmant pour satisfaire d’autres appétits : routiers vulgaires aux sexes démesurés ; couples salaces ; hôtes dont elle serait l’unique objet et surtout petite Charlotte qu’elle croquerait de haut en bas. Pour chacun d’eux, Erma a une surprise en forme de gros secret…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous vous attendiez au regard du félin patronyme à vous faire gentiment griffer, ce ne sera pas la peine de prévoir le moindre désinfectant. L’ensemble proposé ici, par Alex Varenne, n’inflige en effet pas la morsure escomptée, voire pire pour une série érotique, pas le moindre émoustillement. Pourtant, la belle Erma y met les formes et le paquet (le paquet, c’est d’ailleurs le cas de le dire…) car les 3 volumes de ses aventures sont une succession de mises en situation propices à des jeux de séduction, gentilles dominations, fantasmes, petites perversions et tutti quanti. Néanmoins, ça ne prend guère en raison d’un découpage qui a le mérite de chercher à donner du liant, mais auquel on ne comprend rien du tout. Ainsi, Alex Varenne joue les mystérieux en nous baladant comme des fétus de paille pris dans la bourrasque, entre onirisme, fantasme et réalité, sans jamais éclaircir, un tant soit peu, l’affaire d’une quelconque manière que ce soit. Dialogues et voix off sont empreints du même défaut et dissonent de bout en bout. Si le choix du noir et blanc évite un naufrage complet, on ne peut pas dire que le graphisme soit de haute volée. Il n’y a rien à redire sur l’aspect technique du dessin, mais pour ce qui est de transmettre une quelconque émotion (ne parlons même pas d’érotisme ou de sensualité), c’est complètement raté. Un ensemble qui de surcroit a considérablement vieilli et qui aura du mal à convaincre les amateurs les plus tolérants.