L'histoire :
Eva Lindt, chroniqueuse de la vie sexuelle des stars, se rend à Venise en train. Elle y fait la rencontre d'un type, le genre de gars « qu’adorent les femmes » : grand, mince avec juste assez de rides pour donner l'impression d'avoir beaucoup aimé et d'en avoir souffert. A côté de lui, sur la banquette, Eva aperçoit un carnet dont le titre, évocateur, annonce l'art de la fessée. En dessous, un dessin au crayon, très suggestif et érotique, met Eva dans tous ses états. Intriguée et troublée, elle ressent comme une légère moiteur au creux du ventre. Dès lors, son voyage vers Venise va prendre un tout autre sens en compagnie de ce Donatien Casanova : maître de la fessée, première fois, plaisir visuel, émotion ressentie, diversité des terrains de jeu, mise à nu, l'arroseur arrosé ou le fesseur fessé, sans oublier de petits travaux pratiques pour s'entrainer... Tout est dans ce carnet érotique, et ce n'est pas pour déplaire à Eva... C'est comme tout, l'art de la fessée n'est pas inné, c'est un labeur exigeant quelques efforts. Mais au bout, peut-être, la récompense, le plaisir... Finalement, fesser une femme, c'est lui faire l'amour tout en observant les effets. Un programme sans fin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Penser à la fessée, c'est par exemple se souvenir du jeune Jean-Jacques Rousseau des Confessions qui, loin d'y voir un châtiment corporel violent et cruel, la désirait plus que tout, tant la charge érotique reçue ce jour-là fut intense. Eh oui, la fessée est aussi source de plaisir... Placé sous le signe de l'érotisme et de la sensualité, à la croisée de la littérature et de l'illustration, L'Art de la fessée est une histoire érotique susceptible de nourrir un coin de votre imaginaire jusque là ignoré... Source de plaisirs inavoués ou insoupçonnés, prix du péché ou objet d'une récompense, la fessée a cette qualité d'être universelle, à la fois redoutée en enfance et (parfois) désirée en amour, si ce n'est agréable une fois consommée... Le texte l'emporte ici largement sur le graphisme, les dessins de Manara tour à tour légers et sensuels, venant simplement à l'appui d'un récit teinté de délicatesse, de légèreté et d'aperçus théoriques sur cet art si particulier, faisant notamment la part belle aux sensations de chacun. Le mélange des genres s'avère plutôt réussi et agréable, la plume de Jean-Pierre Enard dégageant une lasciveté à propos. Mais plus qu'un simple livre ou BD, L'Art de la fessée est un roman d'initiation doublée d'une quête de plaisir, tant la fesse est une sorte d'idéal que l'on peut toucher du doigt ou de la main... Si bien qu'on termine la lecture avec l'impression d'avoir voyagé au pays des rondeurs, exploré les recoins d'un érotisme sensuel et mystérieux, entre collines rebondies et montagnes galbées, sur des territoires souples et fermes, plats ou anonymes, enchanteurs et sans frontières... Amis esthètes avides de nouvelles expériences érotiques, ce livre est pour vous.