L'histoire :
Juste avant les évènements de mai 68 à Paris, Sibylle est passionnée de parapsychologie. Elle cherche à développer ses facultés psychologiques et s'inscrit pour cela dans un programme de recherches baptisé « le protocole de Zener ». Le professeur François Bruner (alias Philippe Thomas dans le Concile de Pierre), à la tête du programme, est soupçonné d'être à la solde des pays de l'Est. Sibylle se révèle rapidement être un sujet étonnant. Elle est en proie à des visions particulièrement violentes. C’est alors que le professeur Bruner, conscient du potentiel de sa jeune disciple, l’emmène en Union Soviétique. Commence alors une impitoyable lutte qui verra Sibylle se retrouver à la merci de bien étranges individus. Automne 1971, Sybille, devenue Irina Visotski, s'envole finalement pour la zone TK 15 avec le professeur Bruner, sa fille Naïda (Diane dans Le Concile de Pierre) dans les bras. Grâce à ses pouvoirs psychiques, Sibylle peut désormais sauver les vivants. Mais face aux morts, que peut-elle ? Les fugitifs découvrent alors la Mongolie et ses chamans Tsevens, qui sont arrêtés et torturés par des parapsychologues. Usant de ses charmes, la jeune femme réussit à convaincre les puissants sorciers de l'initier à leurs secrets, au cours des réunions du Concile de Pierre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tokamak est l'ultime épisode de La malédiction de Zener, BD adaptée de la saga imaginée par Jean-Christophe Grangé, l’auteur du célèbre roman le Concile de pierre. Pour la petite histoire, après sa sortie, Philippe Adamov a contacté Albin Michel pour proposer une adaptation du roman en bande-dessinée. Le projet plaira à Jean-Christophe Grangé, qui a proposé à Adamov de revenir en détail sur l'histoire de Sybille, la sorcière chamane, mère de Diane dans le Concile de Pierre. Bref, ce 3e et dernier tome de la trilogie, tout en réflexion et chamanisme, est dominé par les aspects psychologiques et philosophiques. Adamov n’est pas un dessinateur prolifique, mais il dispose d’un talent immense, malheureusement mal reconnu. Cette série est un grand moment graphique où tout son art s’exprime, où son dessin fait une nouvelle fois merveille (comme il a pu déjà le faire dans Les eaux de Mortelune, L’impératrice rouge, Le vent des dieux où encore Dayak). L’artiste n’a pas son pareil pour rendre des ambiances crépusculaires, ici du niveau des Eaux de Mortelune. Il n’a rien perdu non plus de sa maîtrise du découpage : certaines planches, muettes et panoramiques, sont de pures merveilles. Nous avons attendu avec inquiétude ce 3e opus, car après les 2 tomes parus en 2006 et la déconfiture du département BD d’Albin Michel, rien ne prédisait la reprise du flambeau par les éditions Glénat. Quant à l’histoire elle-même, soit on apprécie les récits ésotériques façon Grangé, soit… non. Dans les deux cas, une chose est sûre : rien que pour Adamov, cette trilogie mérite le détour ! L’histoire est toutefois assez difficile à appréhender pour ceux qui ne baigneraient pas dans l’univers du Concile de Pierre, notamment avec les nombreuses ponts ou distinctions entre les 2 œuvres (Sibylle pour Sybille, Bruner pour Thomas, Maline et Sadko, léger décalage également entre les dates, TK15 au lieu de TK17…).