L'histoire :
Le professeur Choron à réponse à tout… Quand vous regardez des femmes, vous les voyez toujours à poil ; votre mari vous attache tout le temps ; votre femme vous dégoute ; vous ne croyez plus en Dieu ou pire votre meilleure amie veut vous piquer votre fiancé : ce n’est pas une solution qu’il vous trouve, mais des brouettes que vous regretterez peut-être, d’ailleurs, d’être venu chercher. Ainsi, il foutra dehors pour vous ses secrétaires, ces grognasses qui refusent de se déshabiller devant vous. Il pourra contraindre votre mari à vous détacher, vous inviter sur les genoux du bon Dieu ; proposer à votre petit ami de faire ménage à trois et même vomir à votre place au contact de votre dulcinée. A l’occasion, si le cœur vous en dit, vous pourrez même tâter ou faire tâter une fesse ou deux. Et même si vous êtes un brin pudique ou coincé, n’hésitez pourtant pas une seconde : allez consulter en faisant simplement l’effort de devenir bête et méchant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé en 1960 par le tandem Cavanna-Choron, le magazine Hara-kiri se propose alors de donner un bon coup de pied dans l’ordre établi en s’obligeant à piétiner les convenances, à manier joliment satire, provoc’ et tabous, au risque de se voir interdit de publication. Il faut dire qu’à l’époque (pas si éloignée finalement), on ne rigole pas, censure oblige, de tout et de n’importe quoi : jeux de mots limites et bout de nichon peuvent attirer de gros ennuis. Pour parodier les magazines pour ménagères de moins de 50 ans qui inondent (et inondent encore… si, si) leurs pages de romans-photos mièvres et cucul, les compères font aussi dans l’histoire à photos bien cul/cul. De la fesse, du sexe frisottant et du sein, avec pour seul objectif celui de faire rire et pourquoi pas faire rougir toute une génération coincée : du pain béni pour cette bande de sales gamins à l’humour potache qui cherchent à tester les limites du paternel pour gagner et faire gagner à tous leurs frangins de pleines gamelles de liberté. Vulgarité, grossièreté, misogynie, violence gratuite, méchanceté et évidemment croupes ou tétons, servent ici de véritables bâtons de dynamite pour faire sauter le verrou. Scénarisées plus de 500 fois par Wolinski et saisies par l’objectif de Chenz, ces pages de photos-gags (oui d’accord y’a pas de dessins mais y’a quand même des cases et des bulles, soit de l’art séquentiel), plus savoureuses par leur coté provoc’ que par la finesse de l’humour dispensé, seront rapidement plébiscitées. D’ailleurs, on sent au fil de ce florilège, le passage du bricolage à de la mise en scène plus aboutie. De même, succès oblige, au fil des semaines, les pages accueillent une myriade de guest-stars qui tels Bobby Lapointe, Coluche, Gainsbourg, Renaud, Carlos, Gérard Lanvin ou Eddy Mitchell, se prêtent sans rechigner aux délires les plus saugrenus. Une belle compile pour un voyage dans un autre temps, auquel il manque juste ce petit goût d’interdit qui en faisait le sel il y a 40 ans et nous tire aujourd’hui un petit sourire attendri.