L'histoire :
Le porte-parole des pandas a réuni sa (petite) communauté en assemblée extraordinaire : selon les derniers relevés du WWF, ils ne sont plus que 1600 sur Terre. La situation est grave mais loin d’être désespérée : selon Walt Disney, les dalmatiens ne seraient plus que 101…
Philosophe, un panda s’interroge sur sa condition : pour s’épanouir pleinement et être heureux, les représentants de son espèce ont besoin d’énormément d’espace, de vivre seul sur un territoire d’environ 30 km² par tête de pipe. Mais alors, paradoxalement, c’est un peu con : pourquoi subsiste t-il uniquement en Chine, où la population frise le milliard et demi d’individus humains ?
Cigare au bec, un gros industriel chinois se frotte les mains : en rasant une vaste forêt de bambous servant d’habitat naturel et de nourriture exclusive aux pandas, il va pouvoir planter des champs de betteraves utiles à la production de biocarburant. Trop fort : il vient d’inventer la déforestation écologique !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certains scientifiques parlent de 50 000 à 100 000 espèces qui disparaissent chaque année et lancent un cri d’alarme qui ressemble à un cri d’effroi : a priori, nous venons de nous auto-propulser dans un cycle d’extinction de masse, comme celui qui contribua à la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années. Par exemple, en 2010, il ne reste plus que 1600 pandas dans la nature, pour ne pas dire uniquement en Chine, où les autorités ont créé à l'intention de ce débonnaire plantigrade, 4 parcs naturels, sur plus 10 000 km². L’effectif de 1600 est néanmoins 40% plus important qu’en 1980, mais il est resté le symbole de la disparition des espèces et l’emblème logotypé du WWF. Il est surtout la preuve qu’il est possible d’agir, car le panda n’est pas le seul menacé (la liste est longue). Pour sensibiliser la population à cette problématique cruciale, toutes les solutions semblent bonnes à prendre, le registre de l’humour noir y compris. Le caricaturiste Tignous apporte donc sa pierre à l’édifice, et avec la manière. Derrière ce titre parodique du célèbre film avec Sigourney Weaver, il aligne une quarantaine de planches-gags assez fendards. Le propos de fond est certes toujours un peu le même (c’est un peu le but), le dessin souvent jeté avec spontanéité, mais les ressorts sont variés et les chutes souvent percutantes (genre : ce con de panda avec son T-shirt « free Tibet »…). Tignous n’hésite à faire franco dans le cynique et sur un tel sujet, ça n’était pas donné à tout le monde.