L'histoire :
Un journaliste de la Nouvelle République débarque à Charleville Mézière où il souhaite interroger des personnes qui ont connu Arthur Rimbaud. La première personne qu’il rencontre n’est autre que Frédéric, le frère ainé du poète. Ce dernier lui raconte le caractère autoritaire de leur mère qui les emmenait à la messe, telle une gardienne d’oies, et qui leur interdisait de parler à quiconque, d’avoir des amis et surtout ne pas fréquenter des enfants d’ouvriers. Leur père est parti quand Frédéric avait 7 ans et ils ne l’ont jamais revu. Il était militaire, capitaine en garnison à Mézières, quand il a rencontré leur mère. Il avait fait la campagne d’Algérie et s’était battu en Crimée. Après son départ, Madame Rimbaud signait ses papiers Madame veuve Rimbaud comme s’il était mort à la guerre en héros. La vérité, c’est qu’il vivait à Dijon...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Dunod, essentiellement connues pour leurs ouvrages de formation universitaire et professionnelle, ont lancé dans ce second semestre 2021 un label de publications en bande dessinée. Pour cet ouvrage consacré à Arthur Rimbaud, la maison d’édition a fait appel à Rachid Maraï, graphiste et illustrateur de presse, et à Jean Rouaud, l’écrivain qui a remporté le prix Goncourt en 1990 pour Champs d’honneur. Cet ouvrage n’est pas une énième biographie sur le prodige de la poésie, mais un hommage à l’occasion des 130 ans de sa mort. Les auteurs ont imaginé des témoignages de personnes qui ont pu fréquenter Arthur Rimbaud et ainsi dresser un portrait différent de ce que l’on connait déjà. Le journaliste interrogera entre autre des membres de sa famille, des instituteurs, des camarades ou encore la femme de Paul Verlaine. Chacun d’entre eux livre des anecdotes, pas toujours complaisantes, ou leur vision sur la trajectoire de cet auteur surdoué. Sa relation sulfureuse et tumultueuse avec Verlaine est également abordée. Les dialogues, les correspondances ou les textes qui restituent des extraits des écrits de Rimbaud sont extrêmement denses, laissant finalement peu de place aux illustrations, ce qui s’avère fastidieux pour la lecture d’une BD. Le dessin au lavis sied parfaitement à l’illustration de la vie d’un poète maudit à la fin du XIXème siècle.