L'histoire :
Au large des côtes d'Okinawa, un avion japonais de reconnaissance fait un vol de routine dans cette zone sensible, au dessus des îles Senkaku, dont la propriété est revendiquée conjointement par les autorités Chinoises et Nippones. Tout va bien jusqu'à ce que l'équipage ait un avion en visuel, se dirigeant droit vers eux. La manœuvre n'a pas de sens car le jet avait totalement échappé à la signature radar, ce qui signifie que c'est un Stealth. Or venir couper la trajectoire de l'aéronef en reconnaissance est une provocation incompréhensible. L'équipage japonais est stupéfait : l'intercepteur est un J-20 arborant l'étoile rouge chinoise. Un chasseur de toute dernière génération mais qui n'est pas censé être opérationnel. Quelques secondes plus tard, c'est la panique : deux missiles sont shootés dans leurs 6 heures, à une poignée de nautiques. Aucune chance d'en réchapper...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après de nombreuses années d'attente, les fans de Buck Danny ont retrouvé leur héros. L'aviateur de plus américain parmi les héros de la BD Franco-Belge a en effet repris du service grâce à l'imagination de Frédéric Zumbiehl. Le scénariste se charge avec un certain brio de donner une suite à la série depuis deux ans (y compris en revenant dans le passé de notre Colonel, voir la série dite Buck Danny Classic). La nuit du Spectre marque ainsi le début d'un diptyque avec, comme atout principal, le retour de Lady X, plus sexy et machiavélique que jamais. Pour son 4ème récit au service de la série, Zumbiehl signe une fois de plus une histoire qui en épouse absolument tous les codes. Un contexte géopolitique tendu entre Japonais et Chinois, une machination qui vise à déstabiliser les USA et leurs alliés occidentaux, Buck et ses amis tenus en échec mais restant aussi déterminés que pugnaces, des combats aériens splendides et les frasques de Sonny Tuckson, tout y est. Comme de bien entendu, les dialogues surabondants, avec leurs innombrables références aux équipements militaires, feront aussi le bonheur des connaisseurs. Mais si le réalisme lié à la documentation pointue est remarquable, il faudra aussi passer sur l'aspect rocambolesque, pour ne pas dire incongru, de cette énigme aux ficelles un peu épaisses. Mais qu'importe, pour être fan de ce type d'aventures, il faut savoir se laisser porter par les évènements. Une indulgence dont on aura pas besoin à l'égard des dessins. Gil Formosa propose en effet un visuel digne de Francis Bergèse. Tout est clair et limpide, et les couleurs d'Isabelle Droaillet-Formosa ne font qu'embellir le tout. Vivement la suite !