L'histoire :
Depuis toujours, Calebasse rêve de devenir mousquetaire au service du Roi. Le jeune homme se décide donc à quitter sa Gascogne natale en compagnie de son cheval, Câline, pour se diriger vers la capitale. En chemin, Calebasse interroge des villageois afin qu’ils lui indiquent la voie à suivre. Mais tout ce qu’il récolte, ce sont des moqueries vis-à-vis de son cheval. Il est vrai que Câline est corpulente... mais les villageois vont aussi découvrir, à leurs dépends, que la monture comme son cavalier sont extrêmement susceptibles ! Après en avoir pris pour son grade, un habitant se décide à les emmener jusqu’à un endroit où ils pourront trouver deux mousquetaires. À la taverne « L’amphore de café », Calebasse tombe nez-à-nez avec les mousquetaires Château-Du-Pape et Saint-Emilion, dormant d’un profond sommeil. Le tavernier explique alors au jeune homme que le seul moyen de réveiller le duo lorsqu’il est dans cet état-là, c’est de déboucher une bonne bouteille. Il met aussitôt ses paroles en pratique. L’effet est instantané : les mousquetaires semblent soudain frais comme des gardons ! Calebasse en profite pour leur expliquer la raison de sa venue. Or, tout ce qu’il récolte, ce sont des moqueries de la part des deux hommes ! Piqué au vif, Calebasse décide de provoquer les mousquetaires en duel afin de leur prouver sa valeur. Le combat à l’épée s’engage, au grand désarroi du tavernier dont l'établissement est petit à petit ravagé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si l’on connaît davantage le duo Raoul Cauvin (scénario) et Mazel (dessins) pour leur série Les paparazzis (de 1996 à 2004), les plus anciens se rappellent sans doute de leur première série, Câline et Calebasse, également connue sous le nom Les mousquetaires. Le succès de cette série durant sa parution dans le journal de Spirou ne sera jamais démenti. Elle n’aura toutefois jamais réellement le privilège de sortir en albums, sans doute à cause de la mésentente entre le dessinateur et le rédacteur en chef de l’époque, Thierry Martens. Néanmoins, les éditions Dupuis répare aujourd’hui leur erreur, avec la sortie du premier tome d’une intégrale qui en comptera trois. En entame, un dossier de 26 pages s’intéresse à Luc Maezelle dit Mazel : sa jeunesse, ses débuts et la création de la série. Ce premier volume nous propose ensuite de découvrir pas moins de 17 récits, de 1 à 44 pages. Le tout premier, Diamant noir, se déroule certes sans Câline et Calebasse, mais ces derniers arrivent dès le suivant et s’imposent d’emblée comme les personnages principaux. Alors que Calebasse est l’archétype du héros de l’époque, courageux, sans peurs et sans reproches, c’est sa monture, Calebasse qui donne tout le sel au duo. Deux fois plus grosse qu’un cheval lambda et attifée d’une coiffure digne de Brigitte Bardot jeune, Câline est souvent moquée. Or, elle bénéficie en sus d’un sale caractère et tout moqueur finit par l’apprendre à ses dépens. Pour accompagner ce duo atypique, deux personnages secondaires pointent régulièrement présent dans les récits. D’un côté Saint-Emilion et son goût excessifs pour la bonne bouffe ; de l’autre Château-Du-Pape et sa passion dévorante pour les charmantes marquises. À côté de ça, on retrouve d’autres personnages plus sérieux comme Louis XIII et le cardinal Richelieu, pour un résultat qui n’est pas sans rappeler deux autres séries du scénariste : Godaille et Godasse et Les tuniques bleues. En effet, ces trois séries mettent en scène des duos comiques et se fondent sur des bases historiques pour livrer des récits assez libres et surtout particulièrement drôles. On est déjà prêt à partir à l’assaut des deux prochains volumes ! Hirâhirâhirâ !
