L'histoire :
Malgré le climat toujours hostile envers les « Chinetoques », Chinaman a enfin retrouvé la paix intérieur dans la contrée de Tucano : un boulot de convoyeur relativement bien payé et enfin un patron qui le respecte. C’était sans compter sur ses récentes rencontres. D’abord Zed Ashe, joueur et tricheur invétéré (de père en fils !) que Chinaman tire d’affaire un nombre conséquent de fois. Puis le pauvre Horace Curry que Chinaman et Zed sauvent de trois tentatives de suicide… qui manquent d’aboutir. Embobiné par la dangereuse Wild Catty pour participer au braquage d’une Banque, ce brave Horace s’était rebellé, quand le coup a mal tourné. En effet, les malfaiteurs ont tué l’un des enfants Crawford et pris l’autre en otage. Sauvant le deuxième garçon, Horace s’est enfui avec le butin, qu’il a brûlé avant d’essayer de se pendre. Il est maintenant recherché par la bande de Wild Catty d’un côté, et par Crawford de l’autre, qui poursuit les malfaiteurs pour les tuer un par un. Résolu à attendre sa punition, qu’elle vienne de Crawford ou de la police, Horace accepte un boulot de videur dans un bordel à l’écart de Tucano. Chinaman et Zed rentrent en ville. Zed pour se refaire au saloon et Chinaman pour recevoir sa prochaine mission : acheminer un magnifique taureau de concours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours très constants aussi bien dans la qualité graphique que scénaristique, Olivier Ta (dit Taduc) et Serge Le Tendre (La quête de l’oiseau du temps) réussissent à emmener cette série vraiment très loin. Ce Tucano termine le cycle commencé dans le tome précédent, sans dénoter avec les précédents tomes : c’est tout aussi passionnant. Ce cycle s’éloigne pourtant des problèmes de racisme et d’intégration envers les chinois, en cette période de développement fulgurant du « nouveau monde ». Il épouse alors volontiers une forme de western traditionnel : des braquages de banques, des parties de poker, des vengeances, des bons, des hors la loi et le shérif. Bien que marquant un tournant certain dans la série, cette trame ne dénature en rien le héros, Chen Chinaman, qui sait garder son sang froid et sa générosité au milieu de ce peuple de barbares que sont les blancs. Traditionnel dans son approche de la BD, Chinaman plaira à un large public, et plus naturellement aux inconditionnels de la BD « classique » (par opposition à ce qu’on appelle « la nouvelle vague »)... Classique, mais travaillé, original et poignant !