L'histoire :
Dimanche 5 mai 1946, Esther rejoint Victor vers midi près de la rivière. Ils vont passer un moment ensemble afin de parler du passé, des moments difficiles durant l’occupation allemande. Victor, cette fois, attend des réponses aux nombreuses questions posées la veille. Esther va essayer de lui raconter ce qui s’est passé dès l’invasion des allemands. Tout commence fin avril 1940, Esther et son père sortent d’une boutique quand ils tombent sur le jeune Geert. Il a l’air très tendu, après avoir dit quelques mots au père d’Esther, il les met en garde des allemands, car son père collabore avec eux. A la fin avril, quelques jours après, Esther, sa sœur et sa mère partent se mettre à l’abri dans une ferme. Le fermier ne peut a priori cacher que deux personnes, Esther reste donc avec sa sœur Ruth, tandis que sa mère se rend à une autre adresse. Les premiers se passent bien, mais pour Esther, la tranquillité ne va pas durer. Elle raconte à Victor le calvaire que va lui faire subir le fermier pendant que sa femme s’absente…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur néerlandais Erik de Graaf présente ici le second volume de sa fiction sur la vie du jeune soldat Victor lors de la seconde guerre mondiale en Hollande. Dans le premier tome initialement paru en 2014, l’auteur imaginait son personnage Victor retrouvant par hasard son ancienne fiancée d’avant guerre, Esther dont il avait perdu la trace. Cette rencontre fortuite devant la tombe de leur ami d’enfance engendre moult questions qui vont donner sens au récit. En effet, Victor raconte par bribe son vécu, ses angoisses, ses difficultés et bien sûr la mort tragique de leur ami commun Chris. Ce fil conducteur se poursuit dans ce second volume et l’on va suivre cette fois le récit difficile d’Esther. Elle, juive, va subir la clandestinité, connaître le pire et perdre ses proches. L’auteur utilise pour cela un dessin simple centré sur les personnages, un trait basique presque enfantin, pauvre en décor. La couleur dans les cases permet de différencier le présent du passé. En effet, les nombreux retours en arrière lors du récit d’Esther et de Victor se traduisent par un effacement de la couleur au profit d’un ton plus monochrome et sombre. Pour construire cette fiction, l'auteur s’est inspiré de son vécu, à travers l'histoire de sa famille, des nombreuses questions qu’il se pose toujours et qui sont souvent restées sans réponse, perdues dans les limbes du passé. La fin de l’album rassemble dans un petit dossier quelques photos de sa famille accompagnées de notes explicatives de l’auteur, source de son inspiration pour ce roman graphique.