L'histoire :
Raphael, petit rouquin à lunettes-hublots, n’y arrive pas… Il aimerait pourtant vivre une douce romance, mais les différentes tentatives pour conquérir sa moitié tournent en fiasco. Jugez plutôt ! Petite brunette-jupette souriante qui s’émerveille en nourrissant quelques pigeons : notre Dom Juan lui rappelle que l’oiseau est responsable de multiples dégradations. La sanction ne se fait guère attendre, car la jeunette tourne le dos en colère et laisse le conquérant se défaire des fientes récoltées en récompense sur son blouson. Blondinette à béret faisant virevolter pinceau et gouaches pour composer le portrait de notre jeune ami : une occaz’ qui tourne vinaigre, Raphael poussant un « RHÂÂÂ ! » devant le surprenant résultat. Quatuor sportif qui bondit sur la plage derrière un filet de volley : du pain béni pour notre musclé… qui reste bloqué dans une cabine de bain avant de pouvoir faire la moindre démonstration de son immense talent… de perdant. Petite intello à lunettes débattant de relativité, cavalière capricieuse ou artiste sous chapiteau : ça ne marche pas. Aucune qui puisse libérer Cupidon de sa mission ici bas, plus talentueux à faire naître la romance chez les sangliers qu’à aider le genre humain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En ces temps où disette affective se conjugue facilement avec nouvelles technologies (mais non, rien à voir avec un caneton jaune vibrant !) via un double clic permettant de se « meeter », Raoul Cauvin préfère la jouer à l’ancienne, en utilisant pour sceller l’amour les flèches de Cupidon. Force est de constater que la méthode choisie se révèle peu efficace, laissant ce pauvre Raphael bel et bien réduit à un long célibat… Sur le principe d’un gag par planche (voire 2), le papa de Cédric et des Tuniques Bleues (mais le monsieur en a enfantés tant) utilise les déboires amoureux qui, lorsqu’il s’agit des autres, sont toujours amusants. Malheureusement, l’exercice se révèle peu convaincant, le scénariste peinant dans l’art de la chute, qu’il maîtrise pourtant avec brio sur d’autres séries. Jamais facile « l’entre deux cibles » ou l’on ne sait pas vraiment à qui s’adresser : le papa ou le gamin ? Et puis, après 21 numéros, la thématique choisie pour faire rire commence peut-être à s’émousser… Le trait de Malik accompagne parfaitement cette série : rondeur, vivacité, visages exagérément expressifs au diapason des poncifs du genre. Un dessin qui se serait allégrement accommodé d’un scénario aux gags plus francs, aux conclusions moins tirées par les cheveux. Bref un Cupidon de cru moyen-moyen…