L'histoire :
À Nice, sur la riviera française, le justicier grapheur répondant au nom de D.O.W vient de signer un nouveau graffiti. Sur le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, le street artist a en effet réalisé un graphe révélant l’existence d’un atelier clandestin séquestrant et utilisant des enfants enlevés dans des camps de réfugiés. La police a ainsi pu démanteler ce sordide réseau alors que le directeur du musée se réjouit que l’artiste ait utilisé son établissement pour rendre justice. Le lendemain matin, Alexandra Alfieri, doctoresse de garde, se rend chez un tatoueur pour une urgence. Arrivée chez Aliocha, le propriétaire, la médecin est plutôt mal accueilli. Elle comprend rapidement que les clients du tatoueur sont des personnalités voulant rester discrètes et qu’Aliocha est plutôt déstabilisé de ne pas avoir le même docteur que d’habitude. Alexandra le rassure rapidement en assurant qu’elle sait tenir sa langue. Elle découvre ainsi un patient, accompagné de son garde du corps, qui a perdu connaissance. Après l’avoir ausculté, elle diagnostique un simple malaise vagal dû soit à de l’angoisse, soit à un repas trop copieux, avant de se faire tatouer. Elle préconise du repos et beaucoup d’eau à son patient, avant de partir pour d’autres consultations. Le soir même, le tatoueur entre par effraction chez la jeune doctoresse et il la réveille en sursaut ! Il est blessé par balle et a besoin de ses soins immédiats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Thilde Barboni est l'auteure de Hikabusha, Monika ou encore Rose d’Elisabethville. Elle propose aujourd’hui un thriller mettant en scène un justicier français. L’originalité principale de cette série est de nous monter un « super héros » bien différent de ceux qui sont omniprésents dans les différentes séries DC, Marvel ou autres… Ici, le justicier se sert en effet de ses contacts, en tant que tatoueur de gens fortunés, pour dénoncer crimes et délits via des graffitis qu’il réalise en des lieux bien visibles. Ça change clairement des justiciers qui se bastonnent et usent de leurs gros bras pour arrêter les criminels. Du même coup, cela pose un cas de conscience à la police, qui n'élude pas les excès du héros mais reconnait son utilité. L'opinion publique, tout comme les autorités, soutiennent et apprécient les actes non-violents du justicier. Enfin pour ne pas se contenter de mettre en scène un super-héros dans ses exploits, l’autrice met également en place une vengeance familiale que « D.O.W » Aliocha met en place. Dans cette revanche, on découvre un passé où se mêlent tsars de l’ancienne Russie, Allemagne nazie ou encore mafia sicilienne. Bref, ce premier tome est rythmé, riche et prenant... On s’identifie presque immédiatement au duo formé par Aliocha et Alexandra la doctoresse. Pour mettre en images ce thriller d’action et d’aventures, on retrouve le talentueux Gabor. Celui-ci quitte le Japon médiéval-fantastique d'Isabellae pour nous offrir un dessin contemporain selon un style réaliste parfaitement encré et soigné. Cette aventure aussi belle qu’originale démarre sous les meilleurs auspices. On attend la suite avec intérêt…