L'histoire :
L'émir Ben Mehmed a enlevé un savant atomiste français, Tanaro, qui a la particularité d'avoir été amputé de deux doigts. Les services secrets confient alors à Gil Jourdan la mission de se rendre à Gomenorhabad, la capitale de l'émirat du Gomen, pour y délivrer le professeur. C'est donc en tant qu'espion que le détective privé se rend dans ledit pays mais sa couverture fait long feu. A peine a-t-il atterrit que l'émir et le chef de la police, Ali, sont prêts à l'arrêter. Puis Ali envoie une ampoule de gaz soporifique dans la chambre de Gil et appelle une ambulance qui l'emmène directement au palais, d'où, selon les habitants, on ne revient jamais. Lorsque Gil reprend connaissance, il se retrouve enfermé dans une cellule. Il constate que les gens qui l'ont emprisonné ont bâclé leur travail, car il possède encore son arme. Ben Mehmed entre alors dans la cellule, accompagné du chef de la police. Il annonce au détective qu'il sait parfaitement pourquoi il est là. L'émir souhaite savoir le nom du contact de Gil dans le pays et menace de s'en prendre à Libellule, resté à Paris, si le jeune homme refuse de coopérer. Hélas pour lui, l'émir n'aura pas ce qu'il veut : Gil Jourdan le prend en otage avec son arme et s'évade en se servant de lui comme bouclier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’époque de la sortie des 4 albums contenus dans cette 3e intégrale (tomes 9 à 12), Maurice Tillieux est devenu un scénariste très important dans l'écurie Dupuis. Il écrit alors les scénarios de Tif et Tondu pour Will, ceux de La ribambelle pour Roba ou encore ceux de Jess Long pour Piroton. Il n'a donc plus beaucoup de temps à consacrer à Gil Jourdan. L'auteur continue toutefois de réaliser un album de temps en temps, en reprenant un scénario déjà écrit pour son ancien et précédent héros, Félix, modifié au besoin. Le premier récit de cette intégrale, Le gant à trois doigts (voir résumé) est assez différent du schéma habituel. En effet, Gil est seul en scène durant les 27 premières pages et surtout, le lecteur est entraîné dans un tourbillon d'action. Kidnapping, prise d'otage, évasion, course poursuite et tôles froissés, Gil Jourdan n'a pas le temps de s'ennuyer et le lecteur non plus ! Libellule et Crouton finissent par arriver comme un cheveu sur la soupe, mais ne feront que de la figuration dans cet album où ils n'ont même pas le temps d'une petite maladresse ou d'un jeu de mots. Différent des autres, il n'en est pas moins prenant, même si la fin liée au carcan du format de 44 pages, est un peu trop vite conclue. Dès l'aventure suivante, Le chinois à 2 roues, on retrouve le schéma efficace et habituel, à savoir un savant mélange d'enquête, d'action et d'humour (via la maladresse de Crouton et les calembours de Libellule qui ne font rire que lui). On remarque tout de même deux évolutions. La première c'est la célébrité du détective qui ne cesse de croître, ce qui explique que la police et les services secrets font désormais appel à lui. La seconde se concrétise par la présence de Crouton quasiment à chaque fois, au côté de Gil dès le début, alors qu'avant il menait sa propre enquête et croisait par hasard celle du détective. Les deux derniers albums de ce recueil (n°11 et 12) sont composés de récits plus courts, mais ayant la même efficacité. Enfin cette intégrale contient également un dossier de 18 pages sur l'auteur, ainsi que quelques courts récits et nouvelles illustrés, à l’époque réalisés pour le journal de Spirou, rendant son achat décidément indispensable !