L'histoire :
Le jour de son mariage, Harald Laarson et les siens sont arrachés à leur vie paisible par Björn le Beau. Ce dernier se venge ainsi du village en réduisant à l’esclavage ceux qui l’en ont banni quelques années plus tôt. Mais, il s’agit là d’une simple friandise pour se mettre en appétit, car Björn doit remplir une toute autre mission confiée par le grand Charlemagne en personne : défier Ulf le Blanc et lui reprendre une relique qui permettrait au futur empereur de s’attirer définitivement les grâces de la papauté. Pendant son périple, il abandonne les Laarson aux Skanes, des créatures mi-humaines mi-orques, menées par le sanguinaire Grinmir. Réussissant à fausser compagnie à leur nouveau tortionnaire, les 2 frères sont recueillis par la jolie Freyja (une déesse scandinave) qui les convainc d’aider quelques dissidents Skanes à destituer leur roi devenu fou. Dans le même temps, Charlemagne tente d’assoir son autorité en territoire saxon en s’emparant des terres de Théodric, un seigneur qui a refusé de se soumettre à la nouvelle religion. Il lui reste cependant à défaire l’armée de Wilsig pour gagner définitivement la partie. Ce dernier semble cependant bénéficier d’un avisé conseiller qui lui permet de contraindre le roi Franc à se replier. Arrivé enfin prés du village d’Ulf le Blanc, Björn le Beau doit, lui, faire face à la trahison d’une partie de son clan. Pour couronner le tout, Lina, la fiancée d’Harald qu’il retenait captive, parvient à s’échapper… De leur côté, Freyja et ses alliés parviennent à couper la retraite de Grimir pour un ultime affrontement.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un univers aux reliefs rugueux, aux personnages à haut potentiel charismatique, un brin de féérie, de mythologie scandinave mâtinée d’Histoire et 4 couvertures d’albums à faire baver : Hammerfall aura incontestablement fait envie… Sans nous laisser sur notre faim au regard d’une conclusion de récit qui fait le boulot en apportant les réponses attendues, cette saga viking aura été loin de répondre aux attentes qu’elle avait suscitées. Force est de reconnaître aujourd’hui, qu’à la lecture de chaque opus, on s’interdisait le moindre embryon de déception pensant sans doute que le prochain chapitre allait définitivement nous enflammer. Pourtant, Sylvain Runberg ne s’est pas ménagé, foisonnant d’idées, multipliant les protagonistes, mais sans l’effet tsunami escompté : ce souffle de folie épique normalement caractéristique des récits où se heurtent les civilisations, les us et les croyances. En cause, une construction complexe du récit pour une trame pourtant simple. Aussi, à suivre parallèlement les aventures des Laarson, de Björn le Beau et de Charlemagne, on s’est bien vite lassés de ces coupures cassant incontestablement le rythme du récit. A cela, ajoutons l’échec du mélange mythologie scandinave et début de l’épopée carolingienne : on n’y croit pas du tout, le scénario introduisant trop brutalement et comme acquis la présence d’orques, de géants ou autres dieux. Le dessin de Boris Talijancic peine lui aussi à séduire, perdu par les nombreux personnages, figé dans les scènes d’action, rapide à détailler les contrées saxonnes. Cet ensemble de constats fait d’Hammerfall une série à laquelle il manque un petit quelque chose. Cette pincée d’on ne sait quoi, qui fait monter sur le podium les grandes sagas.