L'histoire :
Les représentations se suivent et se ressemblent sous le chapiteau du cirque Zombini. Les sœurs Merlu « applaudies » par les trois pèlerins composant l’assistance – s’ils ne dorment pas – c’est au tour du grand Zombini, lui-même, d’être introduit par Karma. Chez le vieux sourcilleux, tout est dans la barbe. D’un coup d’un seul, il va en sortir une pendule ! Et hop, une… lampe ! Euh, hop, une… radio ! Etc… Y’a des soirs comme cela. Tout de même, jamais vu un numéro aussi raté. Peut-être est-ce « l’alzheimer de la barbe » ? Autour d’un feu et des canards qu’a cuits notre petit diablotin, la troupe est rassemblée en conciliabule. Comment guérir leur ami ? Il est finalement décidé de se rendre en urgence en Outrelieu. Le barqueux payé avec de la colle ultra forte d’époxy, Zombini est amené à « l’hôpital » de Cryptopolis, l’une des grottes majeures d’Outrelieu. L’opération est une réussite, la barbe est sauvée mais point pour autant son propriétaire. En effet, par maladresse, il a été contaminé par le poison des anges ! La cause semble perdue. Voilà qui rappelle de bien douloureux souvenirs à Karma. Par sa faute, sa famille entière déjà succomba sous les coups des anges. Et maintenant, c’est au tour de Zombini. Pourtant reste un espoir : le seul antidote connu au poison des anges : de la fleur de bouffange…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le petit monde du cirque Zombini et sa dépendance d’Outrelieu – ou plutôt l’inverse – figurent tout un univers poétique et magique où oeuvrent les forces « monstrueuses » du Bien et celles « angéliques » du Mal. Ainsi, tout est renversé et l’amusement n’est que plus grand. Cependant, à la lecture de ce 3e épisode des aventures de notre petit diablotin (que beaucoup commencent maintenant à bien connaître), une impression de facilité se dégage et on en vient à penser que sa réalisation fut rapide, trop peut-être. Côté découpage d’abord, on regrette que l’on ne s’attarde pas plus sur certaines scènes clefs (comme celle du combat contre l’arbre à bouffanges) avec des cases plus travaillées, plus percutantes, bref qui fassent parler la poudre ! Karma étant doté d’un organe enflammé, c’est bien dommage… Le dessin emplie parfaitement sa fonction comique mais l’habillage manque souvent. On aimerait plus. Bien sûr la lecture est facile, on passe indéniablement un bon moment mais… Mais on ne peut s’empêcher de penser une fois l’album refermé que pour le même temps imparti on aurait pu faire autre chose, y perdre peut-être mais y gagner aussi sûrement. « Oui mais » en résumé. On en apprend un peu plus sur notre héros, on découvre de nouveaux pans d’un univers fécond, la cible est jeune : « oui mais »… Une lecture gloutonne et facile, donc. La suite au prochain numéro...