L'histoire :
A Mexico, en 1942, un homme prend un taxi et se rend dans une rue pour y déposer une fleur en mémoire de la célèbre photographe Tina Modotti, décédée la nuit précédente dans des circonstances troublantes. Miguel, le chauffeur de taxi, est de nature curieuse et interroge Théo, son passager. Ce dernier lui propose alors d'aller boire un verre et de lui raconter l'histoire de cette femme et de son entourage. Le chauffeur accepte l'invitation et Théo remonte alors en 1923 pour débuter son histoire. C'est en août que tout commence, lorsque le photographe américain Edward Weston débarque à Mexico. Tina lui fait visiter la ville, lorsque Théo croise leur chemin. C'est l'occasion pour lui de faire connaissance avec le photographe et de découvrir que Tina est non seulement son assistante, sa maîtresse, mais aussi son modèle. En effet, ce dernier aime jouer avec la lumière et la nudité de son assistante lorsqu'il prend des photos. Tina et Edward font également partie d'un groupe de révolutionnaires communistes qui a pour but de libérer l'art afin qu'il soit et reste propriété du public. Dans ce groupe de révolutionnaires, il y a beaucoup d'hommes… et Tina passe de l'un à l'autre sans complexe, au grand dam d'Edward qui préférerait bâtir un couple fidèle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle collaboration du duo Denis Lapière et Ruben Pellejero (Le tour de valse, Un peu de fumée bleue) nous narre la véritable histoire d'un duo de photographe qui vivait dans les années 1920 au Mexique. Tous deux fuient leur pays respectifs à la recherche de liberté. Ensemble, ils créeront l'art mural qui consiste à peindre sur des bâtiments et non sur des toiles. Cette première partie (le récit sera en diptyque) est plus centrée sur ce couple d'amants qui vient de débarquer et qui cherche encore sa voie. Tina et Edward forment un couple libre qui décide, afin de ne pas perdre son talent créatif, de ne pas s'enfermer dans le carcan du couple fidèle et du traintrain quotidien. Et ce quand bien même cette situation ne plaît pas vraiment à l'américain, qui enrage de voir tous les hommes tourner autour de sa muse. Par amour, il accepte toutefois le choix de Tina. Le récit de Lapière est en cela très bien écrit et l'on ressent presque la souffrance du photographe. Toutefois, on a l'impression qu'il manque un petit quelque chose au récit pour qu'il s'emballe et sorte des sentiers battus. Cette première partie est peut-être un peu trop légère pour vraiment captiver le lecteur. Les dessins de Pellejero sont, comme pour les collaborations précédentes, assez simples, mais les personnages n'en restent pas moins très expressifs et aident indéniablement au ressenti des sentiments d'Edward. Une bonne mise en bouche, en attendant le plat de résistance…