L'histoire :
1935, Éléonore adore les corbeaux et les corneilles et elle passe le plus clair de son temps avec eux. Elle a même réussi à en apprivoiser une qu'elle a nommée Coronis et qui est devenue son animal de compagnie. C'est pourquoi, lorsque son institutrice demande aux élèves de préparer un exposé sur le sujet de leur choix, elle choisit ces intriguant volatiles noirs. Elle commence sa présentation en racontant la légende concernant Apollon et la princesse Thessalienne Coronis, alors que les corbeaux étaient blancs. Elle finit son exposé en présentant sa Coronis à elle, afin de révéler les différences entre corneille noire et grand corbeau. Le tempérament de la jeune fille intrigue autant qu'il effraie les autres élèves. Elle ne laisse cependant pas le jeune Alexandre indifférent... Quelques années plus tard, la seconde guerre mondiale est déclarée ! Alors qu’Éléonore continue de passer ses journées dans la forêt en compagnie de ses amis les volatiles, elle croise le chemin d'un soldat allemand. Ce dernier lui annonce que l'Allemagne a déjà perdu et que son commandant, refusant d'accepter la défaite, ne cesse de renvoyer son régiment au combat. Il a donc décidé de déserter et supplie la jeune femme de l'aider à se cacher le temps que la guerre se termine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’éloignant de la Gaume (où il vit) et des Ardennes, Jean-Claude Servais se lance dans une série d’albums mettant chacun en scène un animal différent. Après avoir mis à l’honneur le goupil roublard lors du premier album et le cerf, roi de la forêt, dans le second, l'auteur met cette fois en scène trois volatiles pour le prix d'un. Comme pour ses albums précédents, Servais propose une histoire principale découpée en plusieurs historiettes, en alternance avec des contes et légendes. On a ainsi les légendes du Dieux Odin et ses corbeaux, d'Apollon et la princesse Coronis mais également des contes comme Les sept corbeaux des frères Grimm. Pour l'histoire principale, on suit les mésaventures d’Éléonore, puis de sa fille Alice. La qualité des récits est en dent de scie, mais l'ensemble se montre divertissant, tout en faisant le tri entre réalité et fausses informations sur les corbeaux et leur plumage sombre. La plus-value de cette série reste une nouvelle fois la magnifique mise en images de Servais. Amoureux de la nature, de la faune et la flore, le dessinateur arrive parfaitement à nous faire ressentir sa passion dans sa mise en images. Les couleurs sont toujours signées Guy Raives, son frère. Enfin, l'album se conclut avec le célèbre poème d'Edgar Allan Poe, Le corbeau.
