L'histoire :
En décidant de se rendre, contre l'avis de tous les villageois, sur le phare au large du village, Marion a cédé à son irrépressible envie d'en savoir plus. En savoir plus sur le mystérieux gardien de ce phare, ermite qui vit sans contact avec ses congénères. Envie de percer le mystère des mystérieuses incriptions d'initiales et de dates sur les rochers en bord de mer. Mais la marée a monté, et lorsqu'elle tente de revenir sur la terre ferme, Marion est attrapée par le gardien du phare qui l'asseoit de force dans sa barque. Pendant ce temps, autour de la maison familiale, des habitants du village sont mobilisés, appelés par Caroline qui n'a pas retrouvé sa fille en rentrant chez elle. Cet évènement marquant va provoquer la levée des secrets. Les villageois, à commencer par Suzanne et son mari Antoine, vont se mettre à raconter ce qu'ils savent. Qui est ce fameux ermite qui vit isolé de ses congénères depuis plus de 30 ans ? Qui l'a connu, quels évènements ont provoqué son isolement ? Et comment les parents de Caroline ont ils traversé les dernières décennies de ce village tourmenté, au rythme des tempêtes qui frappent le village à intervalle régulier ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours sur une très belle palette de couleurs, grâce à des dialogues soignés et une belle mise en page, les auteurs Mathieu Reynés et Valérie Vernay proposent une conclusion convaincante à cette histoire mystérieuse au bord d'une mer indomptable et parfois déchainée. Le tome 1 se terminait sur le suspense de la disparition de Marion, et c'est avec une nouvelle surprise (que nous tairons ici) que ce tome 2 démarre. Une belle manipulation scénaristique « à l'ancienne », qui consiste à susciter l'envie frénétique de tourner la page. Et ça marche ! Les relations entre les personnages vont aussi prendre plus d'ampleur dans ce second volume, qui donne lieu à des scènes d'échange toujours pleines d'humanité, entre des caractères presque palpables. La touche fantastique qui affleurait derrrière certaines cases du premier tome va se trouver expliquée. Mais elle servira également à mettre en avant le rôle des hommes et des femmes de ce village de pêcheurs, au delà des aléas du quotidien. C'est la force de ce dyptique, qui provoque l'identification du lecteur aussi bien à la très perspicace Marion, dont la personnalité s'affirme encore, qu'au très sombre gardien de phare. Prépubliée dans le journal Spirou, La Mémoire de l'Eau est une belle histoire, bien racontée, dans la grande tradition d'exigence d'une BD tout public chère à l'hebdomadaire.