L'histoire :
Octobre 1950. Trois hommes se dirigent en voiture vers une maison isolée, une fillette de 7 ans enveloppée dans un sac de couchage et endormie par une piqûre de morphine est à leur côté. Sur place, d'autres hommes les attendent et tentent de tuer la fillette. Une véritable tuerie débute, au terme de laquelle seul le conducteur, Maurer, survit. Ce dernier s'enfuit, la fillette blessée dans les bras. Six ans plus tard, la photographe en vogue Ivory Pearl arrive à l'aéroport de Dieppe. Elle est accueillie par Lajos, l'amant de son ami Robert Messenger. Lajos l'escorte jusqu'au domicile de Robert. L'occasion pour le jeune homme de remercier Ivory pour son enquête concernant ses amis Balazs et Branko, retrouvés mort par balle six ans plus tôt, dans une maison isolée… Pendant ce temps, en attendant Ivory, Robert se remémore la manière dont ils se sont rencontrés à la fin de la seconde guerre mondiale. A l'époque, il était lieutenant dans l'armée britannique, en poste à Berlin et il avait eu affaire à une gamine qui n’a pas froid aux yeux. Une fois sur place, Ivory confie à Robert qu'elle en a assez des mondanités et des reportages dans les pays en guerre. Elle souhaite se reposer et donc s'isoler du monde. Robert lui propose alors d'aller dans la sierra maestra à Cuba, une montagne inhabitée, à seulement un jour de marche d'un village. Ivory accepte la proposition de son ami… mais quelles sont les véritables raisons qui le poussent à l'envoyer là-bas ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La princesse du sang est le dernier roman de l'écrivain à succès Jean-Patrick Manchette, un roman que ce dernier n'a hélas pas eu le temps de finir. C'est son fils, Doug Headline, qui a reconstitué l'histoire grâce aux notes laissés par son père, afin de lui donner une conclusion en bande dessinée. L’auteur Max Cabanes (Dans les villages, la maison winchester…) s’est quant à lui chargé des dessins de cette adaptation, prévue en deux parties. Cette première partie est tout bonnement passionnante. Ce polar noir, mâtiné d'espionnage et de politique est absolument prenant et parfaitement raconté. L'histoire commence comme un énorme puzzle, intriguant… dont on reconstitue la trame générale au fur et à mesure du récit. Quel lien y a-t-il entre le kidnapping du début, la photographe Ivory, son ami et son amant hongrois, la police française et la famille Black ? Or, toute cette histoire se passe sur fond de révolutions hongroise et cubaine. Etayé par des flashbacks, le récit se révèle des plus palpitants. On découvre le passé de la photographe, du lieutenant, tous deux des plus intéressants et permettant de mieux cerner les protagonistes et leurs façons d'agir. Rien à redire sur cette première partie dont les 80 pages passent à une vitesse folle. La deuxième partie se fait déjà fortement attendre : comme tout bon polar qui se respecte, nombre enjeux de l'histoire n’ont pas encore été dévoilés…
