L'histoire :
Le Boss est au mieux de sa forme. Il vocifère ses ordres, moleste et pelote ses employées, fait montre de la plus mauvaise foi possible, débusque les adeptes de la pause-café à rallonge. Bref, le Boss dans toute sa splendeur. Mais voilà que Monsieur Dupuis en personne se déplace pour annoncer sa dernière lubie : la délocalisation des Editions Dupuis en Amérique du Sud ! Au début, chacun croit à une blague et se livre à des supputations liées à sa fonction. « Comment exercer son petit pouvoir dictatorial au pays de réducteurs de (grosses) têtes ? » « Comment respecter les délais de livraison ? » « Et la logistique ? » Heureusement pour tout le petit personnel, les conditions de travail exécrables sur place rendent l'entreprise difficile. Le taux d'humidité à 300 % a raison des rouleaux de papier d'imprimerie et des ordinateurs… Et les termites se régalent des stocks. Au bout de quelques mois, retour au bercail. Ouf, on a eu chaud.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nouveau tome des aventures « métro-boulot-dodoesques » du Boss se démarque cette fois par un désir avoué de changer de lieux. Recette bien connue : quand on commence à avoir fait le tour des situations quotidiennes dans les bureaux, on n'hésite pas à aller voir ailleurs. On pouvait s'attendre à les voir partir du côté des pays de l'Est… Trop téléphoné ? Ou bien en Extrême Orient… Pas assez exotique ? Les auteurs les implantent plutôt au fin fond du Brésil. Bigre ! Cependant, l'épisode racontant le « déménagement-emménagement-acclimatation-quelques gags sur place et retour sur Marcinelle » tient sur... 8 malheureuses planches, au milieu d’un album qui en compte 46. Donner à l'album entier le titre « Délocalisons ! » ressemble donc un peu à de la publicité mensongère. Mais c'est là le moindre mal. Car le bât blesse surtout au niveau du style graphique de Philippe Bercovici, qui donne une nouvelle fois l’impression d'être bâclé. La palme du moche sur chacune des planches revenant à l'écriture, bien difficile à déchiffrer. Un comble ! Si on ajoute à cela des gags souvent peu drôles, voire ineptes, on se dit qu'il n'y a pas grand-chose à tirer de cette BD. Ah si, pardon : les couleurs sont bien vives.