L'histoire :
Marsu, jeune et talentueuse architecte, échange avec sa création : le cocon. Elle lui parle et à sa grande stupéfaction, sa création lui répond, ce qui la surprend. En fait, il s’agit juste de Thom Robinson qui passait par là. Il parle de son admiration, notamment quand elle avait présenté son projet à Nantes. Son bureau n’est pas loin de la salle de concert qu’elle construit. C’est le grand jour. Marsu présente les grandes lignes de son projet Loco qui s’intègre parfaitement à l’écosystème qu’il accueille. C’est une source d’inspiration extraordinaire pour construire des villes et des habitations éco-régénératrices et durables. Sa forme ovoïde est une des plus persistantes à l’usure et aux intempéries. Sa composition de matériaux est issue du vivant : le cocon respire et réagit à la lumière et aux températures intérieures / extérieures. De son côté, Thom Robinson présente l'innovation d'Athome, sa société : il souhaite développer une alternative pour voyager à moindre coût. Le projet de Marsu intéresse Thom. Ce serait un immense honneur d'avoir le cocon dans leur catalogue. Marsu est suspicieuse face à la technologie. Thom lui propose d'essayer et elle entre dans un univers fantasmagorique... où elle retrouve Thom sous une autre forme. Une relation très spéciale se noue entre eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l'instar de l'AI (Artificial Intelligence), la VR (Virtual Reality) fascine, interpelle et ouvre... Le champ des possibles, avec de beaux jours devant elle ! Elle a esquissé quelques pas avec la BD Second Life, le Glasstron de Sony, l'Apple Vision pro ou encore dans la série TV Black Mirror (Playtest, Saison 3, épisode 2, Striking vipers Saison 5, épisode 1) et l'excellent film de Steven Spielberg Ready Player One par exemple. Comme toute chose, la VR a un revers de médaille. Et il peut s'avérer impitoyable avec les dangers inhérents et les différentes questions qu'elle soulève (Neuralink, le projet d'Elon Musk, a un aspect flippant). Le champ des possibles signé Véro Cazot et Anaïs Bernabé nous fait entrevoir justement l'idée d'une VR par le prisme de l'architecture dans un premier temps, avant de glisser délicatement vers le sentiment amoureux. Véro Cazot explore l'idée que l'amour peut être pluriel. Fini l'exclusivité et vive la liberté ! Or, bien que l'amour soit enfant de bohème, cette satanée instabilité des sentiments peut nous mener vers un voyage en terre inconnue, où on se laisse happer dans nos errances, avec ce besoin que chacun a d'être aimé. Le cœur peut-il se partager au fond avec un ventricule pour chacun ? Ça dépend. Cette approche de Véro cazot a le mérite de poser des questions avec une vision révolutionnairement hippie. Autour de ce récit questionnant mais pas jugeant, il y a la performance graphique d'Anaïs Bernabé qui force l'admiration. Elle oscille entre ces deux mondes en modulant son trait et sa chromie, posés et sages dans le monde réel, virevoltants, psychédéliques, fantasmagoriques dans le monde virtuel. Une petite merveille qui ouvre le champ des possibles, vers l'infini et au-delà, brisant les schémas traditionnels. Et si l'amour redéfinissait nos perceptions ?