L'histoire :
Première partie (BD de 19 pages) : Les 15 dernières années de la vie de l’architecte sont narrées à partir de 1951. Polarisant les critiques, décrié et moqué en France, Le Corbusier fut en revanche reconnu à l’étranger pour ses travaux et ses réflexions iconoclastes. Il travaillait alors avec les plus grands : Nehru, notamment, le nomma architecte-conseil du gouvernement du Punjab, pour la réalisation du plan directeur de Chandigarh. Parmi ses autres réalisations, on retrouve la Cité radieuse de Marseille, conçue comme une unité d’habitation autonome (un immeuble posé sur pilotis avec logements, appartements en duplex, boutiques, équipements sportifs, médicaux et scolaires), la villa Savoye à Poissy (pilotis, toit terrasse, plan libre, fenêtre bandeau, façade libre), ou encore le couvent de La Tourette à Éveux.
Deuxième partie (un cahier pédagogique) : Entre croquis, objets, pièces de travail, couvertures de livres et œuvres, les auteurs introduisent une longue biographie illustrée, restituant les moments clés de son itinéraire et mettant en avant les dates importantes (1952 : l’unité d’habitation de Marseille est achevée et inaugurée…).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Personnage complexe, Le Corbusier a marqué l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, à travers des réalisations modernes, pour l’époque. Malheureusement, la BD qui est ici censée lui rendre hommage ne fait que rendre le personnage encore plus obscur. Le novice risque de ne rien y comprendre, tant l’ensemble est un fourre-tout sans nom, entre zapping architectural, aphorismes stériles et tranches de vie isolées. Creux et superficiel. Telles sont les impressions laissées par cet album au format (19x25cm) et à l’ambition minimalistes. Le Corbusier aurait sans doute mérité un sort plus glorieux, tant dans la vie que dans le 9e art. L’album ne met jamais en lumière les réflexions visionnaires de l’architecte/urbaniste, ni même son projet conceptuel, ou alors de manière survolée. Or, le refus de l’académisme et le goût immodéré pour la ligne droite furent, sans nul doute, les ressorts qui façonnèrent l’esthétique de Charles-Edouard-Jeanneret. En outre, il aurait été intéressant de mettre en perspective sa conception de l’art et du fonctionnalisme, au regard des exigences et des contraintes de l’époque, notamment celles de la reconstruction. Au final, un essai manqué…